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Une semaine d'horreur et d'histoire ressuscitée


Une semaine d'horreur et d'histoire ressuscitée
Des dizaines d'innocents sont assassinés à Nice par la volonté d'un homme qui s'est retranché dans sa folie meurtrière et inhumaine. Les peuples qui n'étaient que de lointains voyeurs des atrocités abominables, touchant les autres, depuis des lustres, ne s'attendaient pas à ce que l'onde de choc du désastre leur revienne de pleine face. Aujourd'hui, ils savent ce que c'est que la terreur barbare qui ne se préoccupe aucunement, de qui est qui. C'est une guerre sans frontière et asymétrique qui se passe entre ceux qui l'ont mise au monde et ceux qu'elle a clonés et semés dans les terreaux fertiles, là où l'autophagie est plus dominante. Nice est, aujourd'hui, meurtrie, le monde « civilisé » s'en offusque mais oublie de le faire pour ceux qui meurent, quotidiennement, dans les contrées rasées du berceau des civilisations, par la volonté de ceux qui ont créé l'axe du mal, au nom de l'Evangile. Les faucons américains ont voulu cet affrontement et l'ont eu dans la perspective de libérer la terre sainte qui leur ouvre les portes des jardins d'Eden, en tout cas, c'est ainsi qu'ils ont justifié leur intervention, en Irak, à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Ils sont dans la même logique que les kamikazes qui se font exploser pour rejoindre les houris du paradis. Ils parlent le même langage, celui de Gog et Magog, annonçant le combat cosmologique du bien contre le mal. Seulement, tous les deux croient, à leurs façons, représenter le bien et détenir la vérité absolue pour les répandre sur la terre, en semant la mort, avec le feu du ciel et le vermeil des veines sans se soucier des malheurs et des souffrances des autres, tous les autres, sans aucune distinction.De l'autre côté de la Méditerranée, une tentative de « putsch » a eu lieu en Turquie, faisant plusieurs centaines de morts, mais n'a duré que le temps d'entre deux prières, pendant que les mosquées diffusaient les appels aux fidèles à sortir dans la rue pour contrer le coup d'Etat. Le bilan de la contre-attaque est énorme. Au lendemain du coup d'Etat avorté, des dizaines de milliers de fonctionnaires sont limogés et arrêtés parmi eux des magistrats, des enseignants, des gouverneurs de province et de municipalités, des policiers, des généraux de l'armée, des amiraux, des gendarmes, de simples soldats, des citoyens et les sympathisants de Fethullah Gülen…Le monde des médias est, aussi, dans le point de mire de l'homme sorti fort de ce bras de fer. Le grand ménage commence avec la suppression de licences d'émettre, à certaines chaînes de télévision, des journaux empêchés de paraître et des journalistes sont arrêtés. La purge s'apparente au maccarthysme qui a lieu aux USA dans les années 1950 à 1954, mais sans les contre-pouvoirs et dans un flou total.La blogosphère algérienne s'enflamme, ce ne sont plus des supporters de football qui étaient pour ou contre l'équipe de France, mais un véritable échange d'inimitiés entre les nombreux sympathisants, aux limites du militantisme pour le triomphe d'Erdogan, et une minorité qui ne se fait plus d'illusion. Les réflexes primaires se font sentir chez ceux qui se réfugient dans un passé idéalisé par les mensonges d'une école instrumentalisée par ceux qui travestissent l'histoire et font la grandeur d'une Algérie cernée par ses protecteurs ottomans. Quand les Espagnols, les Portugais, les Anglais, les Hollandais, les Belges, les Français… se concurrençaient pour offrir à leurs monarques de nouvelles terres, de nouveaux sujets et des richesses de toutes sortes, les nôtres étaient occupés, pendant des siècles (1515 1830) dans des cabotages et des actes de piraterie et de razzias qui ne profitaient qu'à la porte sublime, aux dépens des Algériens. Il est temps pour l'école de corriger l'histoire qui fait oublier à l'Algérien son statut de sujet d'une régence beylicale, sous le protectorat des deux corsaires d'origine grecque : Barberousse et son frère Arudj. L'Histoire n'oublie pas les Deys, les Beys et autres Bach Aghas qui n'ont laissé que de mauvais souvenirs parmi la population algérienne. Il est légitime de se demander pourquoi les prises de positions de la majorité des Algériens d'aujourd'hui, sont pour ce Sultanat du bazar qui veut ressusciter la porte sublime qui avait offert l'Algérie à la France, un certain 05/07/1830, une date (05 juillet) qui ne pourra, en aucun cas, effacer l'asservissement de l'Algérien que l'actuelle Turquie ne lui a reconnu l'indépendance qu'en 1972.


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