Algérie - A la une

Une réforme tant attendue... annulée '



Une réforme tant attendue... annulée '
C'était il y aura bientôt trois ans. Le président de la République proclamait l'opportunité de procéder à des réformes politiques "profondes". Le 15 avril 2011, dans une ambiance de "Printemps arabes" et au lendemain des émeutes algéroises, le Président constatait : "Nous sommes aujourd'hui appelés à aller de l'avant dans l'approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l'Etat de droit, la réduction des disparités et l'accélération du développement socioéconomique."Les lois dites "de réforme" (sur les partis, les élections, les associations), adoptées moins d'un an plus tard, allaient donner un aperçu de l'esprit réel de la réforme annoncée. Quelques dizaines de partis furent "conçus" dans les quelques semaines qui séparaient la promulgation des deux textes encadrant les partis politiques et les élections législatives du printemps 2012. Et, bien que Bouteflika ait promis dans son discours d'avril 2011 que "cette révision doit répondre à l'aspiration de nos concitoyens à exercer leur droit électoral dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence, afin de choisir leurs représentants dans les assemblées élues", le peuple eut droit, en 2012, à une réédition des parties de prestidigitation électorale habituelles. Il ne se faisait, au demeurant, pas d'illusion quant à une soudaine conversion du régime à la transparence, puisqu'ils ne furent que 15,50% d'électeurs à se présenter aux urnes.Les révisions législatives s'avèrent relever d'un processus de contre-réforme : la création de partis procède d'une démarche strictement administrative ; les élections restent entièrement contrôlées par une administration qui séquestre jusqu'au registre électoral et le mouvement associatif est soumis à une surveillance inquisitoire qui ligote tout activisme citoyen. Malgré le démenti apporté par ces premiers jalons de la "réforme" à l'ambition proclamée d'une plus grande ouverture de la vie publique et d'une plus grande transparence dans la décision politique, le projet de "révision de la Constitution" continuait à être agité comme le repère d'un élan réformateur qui, pour être laborieux, n'en promettait pas moins d'être rénovateur.On y embarqua même, comme promis, "les courants politiques agissants et des experts en droit" et une "commission constitutionnelle" qui formalise une mouture ? ou des variantes de moutures, on ne sait plus ? de Constitution révisée. Suspendu à une succession d'étapes méthodologique, le projet ne laissa rien transparaître ni de son orientation ni de sa profondeur. Tout ce temps, on ignorait si les changements étaient tels qu'ils devaient être tranchés par un référendum ou par un simple vote parlementaire. Toujours est-il que le sujet à nourri le discours du pouvoir au moment où l'accablaient les échecs de l'économie, de l'éducation et de la santé, ainsi que les scandales financiers.Bien sûr, le projet de réforme n'était pas une simple virtualité. Faute de scénario anticipé autour de l'échéance d'avril 2014, il était bien tombé pour servir d'ultime carte. Apparemment, le "truc" qu'une réforme constitutionnelle pouvait valider n'a pas été trouvé. Alors, on... oublie. Et on cherche autre chose. Tant pis pour ceux qui ont attendu trois ans une réforme qui n'aura pas eu lieu !M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)