Algérie - A la une

Une recette pour se choisir un avenir '



Jusqu'à il y a quelques semaines, près de trois mois bientôt, ils étaient peu nombreux à admettre leur impuissance face aux abus d'une administration indifférente aux attentes citoyennes. Aujourd'hui, on parle d'injustice, de déprédation économique, de misère sociale et culturelle et de répression érigée en démarche pour imposer la moindre décision.Du coup, on n'arrive plus à tempérer les ardeurs de millions d'Algériens qui scandent, sur un ton qui fera date et une détermination autant étonnante que réconfortante, qu'ils ne lâcheront pas prise et dicteront leur programme à eux.
J'avais parlé précédemment de ces compatriotes vivant à l'étranger qui viennent marcher le matin et reprennent l'avion en fin de journée. Mais je n'ai pas parlé de ces autres qui ont pris un congé spécial, qu'ils prolongent comme ils peuvent, la tête et le c?ur balançant entre une envie frénétique de se réinstaller au pays et la réalité économique qui les convoque ailleurs. Ils étaient désespérés en partant parce que l'exil et la transplantation ne sont pas ce qu'il y a de mieux pour l'épanouissement individuel.
La violence du renoncement et du sentiment d'abandon est telle qu'elle exige beaucoup pour s'apaiser. Souvent, le temps en question ne joue pas en faveur des maux qui naissent avec le déracinement. Mais, lorsque leurs voix rejoignent celles des leurs pour pronostiquer l'arrivée d'une ère nouvelle, le désespoir n'a plus de raison d'être. On ne parle plus de pays malmené, où seuls les plus âgés s'intéressent à l'avenir, aux élections et à ce qui va empêcher le bateau qui chavire de couler.
Un pays à l'abandon, où les hôpitaux sous-équipés mais, malgré tout, surchargés, ne savent plus comment accueillir ce nombre toujours grandissant de malades, livrés à eux-mêmes, faute de prises en charge dignes de ce nom.
Des malades qui meurent dans une indifférence, aggravée par un climat qui n'est pas à l'inquiétude pour les siens. Un pays où l'on fait la queue pour mourir et où il n'est pas possible de s'offrir le repos éternel que l'on mérite. Un pays où la cocaïne est écoulée dans des quartiers interdits d'accès aux forces de police.
M. B.



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