Une plate-forme de revendications sera déposée à la chefferie du gouvernement Les syndicats autonomes préparent une offensive générale

C?est aujourd?hui que la coordination des syndicats autonomes, qui regroupe désormais douze organisations syndicales après l?adhésion du Snapsy, va présenter sa feuille de route pour les prochains jours. Les douze syndicats autonomes, qui devront déposer une plate-forme de revendications socioprofessionnelles au Palais du gouvernement, espèrent également rencontrer le chef du gouvernement pour exposer les réserves soulevées sur la nouvelle grille des salaires. Une demande d?audience a été déjà déposée par les syndicalistes auprès des services du cabinet du chef de l?exécutif.Selon les affirmations des leaders de la coordination, les syndicats autonomes sont déterminés, plus que jamais, à recourir à des actions de protestation de «grande envergure» pour faire aboutir leurs revendications. D?ailleurs, plusieurs organisations syndicales sont sur le pied de guerre et ont commencé à mobiliser leurs troupes pour une «offensive générale» après l?Aïd qui risque de paralyser tous les secteurs de la fonction publique.Pour M. Rahmani, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), ce n?est pas seulement une question de grille des salaires mais c?est d?abord un soulèvement contre la «marginalisation des syndicats autonomes de tout ce qui est projet de société». «Nous demandons seulement le droit de construire ensemble notre pays. On dénonce l?exclusion des forces vives de la nation», s?insurge le syndicaliste.De son côté M. Keddad Khaled, président du syndicat des psychologues (Snapsy), a énergiquement contesté la nouvelle grille et réaffirmé l?engagement de son syndicat à recourir à tous les moyens légaux pour appuyer ses revendications. «Ces mesures prises par le gouvernement ne règlent pas le problème, mais aggravent les tensions sociales», dénonce-t-il. Abordant le classement catégoriel des psychologues dans le nouveau système, il a accusé les pouvoirs publics d?introduire les psychologues dans «une spirale de dévalorisation de la profession».Le SG du Snapest, quant à lui, affirme que son syndicat désavoue la nouvelle grille parce qu?elle ne répond aucunement aux attentes des fonctionnaires. Qualifiant la nouvelle grille des salaires de «supercherie», il signale que les nouvelles augmentations ne peuvent résorber la chute du pouvoir d?achat des salariés. Il ajoute que le vrai objectif des syndicats n?est pas seulement de décrocher une révision de la nouvelle grille, mais il espère être une partie prenante dans l?élaboration des projets de la société, notamment pour la création d?une «économie nationale productrice de richesses pour éviter l?inflation» et limiter les dégâts de la dépendance aux fluctuations des marchés internationaux. Abordant les revendications des enseignants du secondaire, il déplore que les enseignants restent toujours «à la traîne dans la classification de la nouvelle grille».Interrogé sur le plan d?action de son syndicat, il confie que des directives ont été données aux conseils wilaya pour mobiliser les troupes. «La base n?attend que le mot d?ordre et on est désormais prêt pour lancer des débrayages», assure-t-il. Une détermination qui semble partagée par toutes les autres organisations syndicales qui n?attendent, en fait, que la fin du mois sacré pour battre le rappel des troupes.