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Une petite fête de CEM pour révéler des jeunes talents délaissés Chorale, sketchs, saynètes et chants a capella



L'invitation était purement protocolaire. On sait les parents d'élèves peu enclins à participer aux activités hors programme pédagogique. Ça n'a toutefois pas empêché une professeure d'arabe du CEM Mohamed-Bouzidi de Baba Hassen de s'engager dans l'organisation d'une fête, même avec un peu de retard, pour célébrer la Journée du savoir (16 avril). Dès lors, elle troquera son costume d'enseignante contre celui d'animatrice et prendra sous son aile un groupe de jeunes élèves qu'elle encadrera. Une chorale et une troupe de théâtre seront constituées et travailleront, le week-end et en dehors des heures de cours, chansons et saynètes avec leur prof qui, pour étoffer sa jeune troupe, fera appel à deux de ses anciens élèves passés au lycée.
Le résultat sera tout simplement remarquable. Le jour J, samedi après-midi dernier, sous le préau, une estrade est dressée et des chaises sont alignées pour recevoir les jeunes artistes, pour la première, et les enseignants, les enfants ainsi que leurs parents, pour les deuxièmes. La chorale de filles et de garçons d'une douzaine d'années interprétera des chansons a capella. Même si les chants ne se prêtaient pas au jeu de tonalités, certaines jeunes choristes se distingueront cependant par une voix bien portée et une maîtrise du ton. Le duo qui succédera forcera l'admiration. Le jeune garçon accompagne sa partenaire par une voix mélodieuse et marque le rythme avec sa derbouka. Amine reviendra pour une prestation en solo qui lui permettra de dévoiler ses capacités de vocaliste. Même s'il doit encore travailler son souffle, la mélodie et l'émotion sont là, ne demandant qu'à être parfaites. Le lycéen a une autre corde à son arc : le théâtre. Le sketch où il aura le premier rôle (le cancre) révélera également sa collègue, Nora, qui se distingue par un jeu de scène que lui envieraient certains amateurs.
A la fin de la petite fête, Nora nous indiquera qu'elle n'a suivie aucune formation et que c'est grâce à son ancienne professeure d'arabe qu'elle a intégrée cette troupe et qu'elle a fait cette scène qui lui a ouvert des perspectives auxquelles elle n'avait pas encore songé. «Pour le moment, je pense d'abord au bac. Mais ça m'intéresserait de poursuivre dans cette voie», dira-t-elle avant de nous confier qu'elle travaille aussi au passage de grade pour le deuxième dan en judo. Idem pour Amine qui nous confiera qu'il a un paquet de textes et de musiques en tête, mais «je dois d'abord décrocher mon bac».
De telles prédispositions, volonté et clairvoyance ne peuvent, ne doivent être ignorées. Profitant de la présence d'un vice-président de l'Assemblée populaire communale qui s'est déplacé pour assister à la fête, nous ouvrons le débat sur la problématique de la prise en charge des jeunes, en général, et, en particulier, de ceux parmi eux qui ont des capacités dans un domaine donné, que la ville gagnerait sans doute à faire valoir. Une championne en judo ou un artiste talentueux ne peut que servir la ville qui lui a permis de s'affirmer. Le responsable nous indiquera que l'APC projette de réaménager de fond en comble la Maison de jeunes de la ville pour en faire un pôle culturel et sportif. Bonne nouvelle. Mais il faudra que le reste suive. Un bâtiment n'a d'utilité que par ce qu'on en fait. Il faut des formateurs. Il en est ainsi de l'école, du CEM et du lycée qui doivent avoir des enseignants en arts, si on entend offrir à nos enfants l'occasion d'avoir un esprit riche, cultivé et ouvert, au lieu d'une éponge absorbant tout ce qu'on lui sert.
H. G.
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