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Une mutation réalisable en deux années, selon le ministre des Finances




Une mutation réalisable en deux années, selon le ministre des Finances
Les services des douanes et des impôts sont amenés à consolider davantage leur relation de partenaires avec les opérateurs et les acteurs économiques et commerciaux. C'est l'image que veut promouvoir le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, à l'aune de la politique de réajustement budgétaire entreprise par son département pour faire face à l'impact de la chute des prix du pétrole sur l'économie nationale. Invité à animer, hier, le cours inaugural de l'année pour la 34e promotion de l'Institut algéro-tunisien d'économie douanière et fiscale de Koléa, le grand argentier du pays a, durant presque une heure, disserté sur le sujet des finances publiques.Selon Benkhelfa, tous les pays du monde font quasiment face actuellement à une crise économique due à la conjonction de trois facteurs essentiels. « La récession, les turbulences politiques et sécuritaires dans certains pays et régions du monde et l'effondrement des prix du pétrole », énumère-t-il. Et d'ajouter : « l'influence de ces trois facteurs sur l'économie mondiale est diversement ressentie d'un pays à un autre ». Selon lui, si certains pays importateurs d'énergies fossiles profitent de la baisse des cours, ils subissent d'une autre manière les effets de la crise mondiale qui touche également d'autres secteurs économiques. Dans ce contexte général de récession, l'Algérie a été appelée à appliquer une politique « de consolidation et de réajustement budgétaires ». Une stratégie adaptée à la réalité économique nationale, mais qui s'appuie sur le principe de la rationalisation des choix budgétaires.Bien que qualifiée par le ministre des Finances de difficile, la résolution de cette équation n'est pas pour autant impossible. En plus de cette caractéristique, Benkhelfa en cite une autre qui particularise l'économie nationale, à savoir le volume des rentrées fiscales des hydrocarbures par rapport au produit intérieur brut (PIB). « Il y a quelques années, ce ratio a été estimé à 50%. En 2015, il s'établissait à 32% », compare-t-il. Citant ces indicateurs et contraintes, le ministre des Finances fera savoir que l'Algérie bénéficie d'un grand répit, dans la mesure où elle ne traîne pas de dettes pouvant contrecarrer ou peser sur sa politique visant à sortir de la dépendance aux hydrocarbures pour préparer la transition vers l'économie réelle. Une mutation réalisable selon lui en deux années. « La solution est de substituer la fiscalité ordinaire à la fiscalité pétrolière », estime-t-il. Dans cette nouvelle logique, la recette préconisée est d'optimiser les rentrées fiscales sans en augmenter les taux. « Optimiser les rentrées passe inéluctablement par l'élargissement de l'assiette fiscale », souligne-t-il. Cette démarche nécessite, selon lui l'encouragement de l'investissement national et des IDE (investissements directs étrangers). « Dans dix ans, l'Algérie deviendra le lieu de délocalisation le plus important dans la région », promet-il. Outre les nouveaux investissements économiques, le ministre table sur l'intégration économique pour en finir avec le dualisme, en encourageant l'informel commercial à s'intégrer dans la sphère légale.Dans ce cas de figure, les douanes et les impôts ont un grand rôle à jouer, selon Benkhelfa. « Outre le recouvrement des recettes, les impôts sont également un levier d'attractivité, notamment avec les mesures visant la simplification des procédures fiscales », observe-t-il. De même, la douane, responsable du contrôle des flux des exportations et des importations, est tenue non seulement de protéger l'économie nationale, mais aussi de faciliter l'acte d'exporter dans des délais optimaux. Pour réussir cette stratégie, le ministre relève que la formation de la ressource humaine et des compétences des services dépendant du ministère des Finances demeure un élément prépondérant.







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