Une marche et des rassemblements contre le terrorisme

En reconnaissance à l'armée et en hommage aux victimes de l'attaque de Aïn Defla.Des citoyens se donnent rendez-vous à travers les réseaux sociaux en vue d'organiser une marche de soutien aux victimes de l'attaque de Aïn Defla qui a coûté la vie à neuf soldats de l' ANP au début de la semaine écoulée. On ignore si cet élan populaire est spontané ou au contraire s'il est totalement fomenté. Cet appel est relayé par certains médias. Une compagne insidieuse est menée à cet effet sur Facebook. On témoigne par exemple que des groupes d'habitants de Aïn Defla et d'autres à Djelfa, s'accrochent aux convois de l' ANP, en route vers les massifs forestiers, qu'ils souhaitent accompagner dans des opérations de ratissage et de traque contre les terroristes. Ces actions de rue comme des rassemblements citoyens apolitiques, se dérouleraient sous le slogan «Fidélité et reconnaissance aux éléments de l'armée». Cette campagne sur Facebook et Tweeter, s'inspire de la marche républicaine organisée en janvier dernier à Paris en hommage aux victimes de lattentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière et un supermarchécasher. Ceux qui s'affichent solidaires avec les victimes du carnage de Aïn Defla, veulent reproduire la marche de Tunis où des milliers de Tunisiens se sont rassemblés dans la capitale pour une marche contre le terrorisme après les attentats au musée du Bardo, qui a coûté la vie à 21 touristes et à un policier tunisien.Selon le journal arabophone, Ennahar, les initiateurs de ladite campagne, appellent à organiser samedi prochain à 10 h, une marche nationale au niveau du sanctuaire des Martyrs à Alger. Des rassemblements au niveau des places des Martyrs et de Liberté de différentes wilayas sont également suggérés pour exprimer la «volonté d'éradiquer le terrorisme islamiste lâche qui tente de déstabiliser l'Algérie qui a retrouvé la paix et la quiétude au prix d'un lourd tribut et des milliers de victimes enregistrées lors de la décennie noire», selon la même source. La question qui se pose d'elle-même est: la marche «apolitique» prévue à Alger sera -t-elle tolérée, en sachant que toutes les manifestations politiques et sociales ont été interdites, voire violemment réprimées à Alger' Cette initiatit s'inscrit en droite ligne de l'appel à la constitution d'un Front intérieur solide lancé par l'ANP, et autour duquel s'articule le discours officiel, ces derniers temps. Une formule relayée par certains partis proches du pouvoir.Face à de graves évolutions sur la scène internationale ainsi que des changements géostratégiques qui connaissent un élargissement du champ d'action du terrorisme et du crime organisé avec, en corollaire, un développement de leurs méthodes et moyens, l'armée plaide pour «une stratégie diptyque». selon l'édito de la revue El Djeich, le premier concerne «la constitution d'un Front intérieur solide et harmonieux» en mettant l'accent sur le renforcement et la consolidation du sentiment d'appartenance nationale, et du sens patriotique ainsi que l'enracinement de ses hautes significations, dans l'esprit et le coeur des citoyens en général et des militaires en particulier.Le second facteur consiste en la construction de forces armées modernes, professionnelles et développées. L'ANP insiste sur le rôle des citoyens dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, en estimant que la sécurité et la stabilité du pays restent tributaires de la force de l'unité nationale et de la cohésion du Front intérieur. Dans son message posté sur sa page Facebook, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a écrit: «L'armée et le peuple constituent un front uni et solide contre ceux qui veulent déstabiliser l'Algérie.»Par ailleurs, l'attaque de Aïn Defla, a suscité plusieurs lectures. Certains observateurs estiment que victime de la gérontocratieet d'un certain relâchement, le Commandement de l'armée doit revoir sa stratégie globale de lutte contre le terrorisme qualifié de résiduel.