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«Une man'uvre d'arrière-garde à traiter par le silence et le mépris»



«Une man'uvre d'arrière-garde à traiter par le silence et le mépris»
55 ans après, les responsables de deux lieux de propagande bien connus des anciens de l'OAS et des nostalgiques de la colonisation ont tenté de rediffuser, sans honte, les mensonges proférés à l'époque par le préfet de police Maurice Papon, assassin des Algériens, et condamné par la suite par la justice française pour complicité de crime contre l'humanité pendant la Seconde Guerre mondiale.Leur man?uvre a consisté dans la publication sur internet, sur l'un de ces sites de la «faschosphère» qui déversent le racisme et la haine, d'un texte présenté comme celui de «dix-neuf historiens et universitaires français». On y trouve le nom d'un propagandiste d'extrême droite, Bernard Lugan, qui s'était longtemps consacré à la défense de l'apartheid en Afrique du Sud et continue à vanter les mérites de la colonisation, et un universitaire que les partisans de Maurice Papon ont voulu utiliser, sans succès, pour minimiser sa répression et répondre aux travaux rigoureux de Jean-Luc Einaudi. Il y a aussi le général Maurice Faivre, qui a tenté de nier les travaux de l'historienne Raphaëlle Branche sur la torture pratiquée par l'armée française en Algérie. Les autres sont des militants d'extrême droite, dont certains sont inconnus dans le monde universitaire français.Ce texte mérite le silence et le mépris. Il n'a même pas obtenu d'être publié par les grands médias de la droite française qui font l'éloge de la colonisation, ni d'être signé par des universitaires auteurs d'ouvrages sérieux, mais qui ont tendance à en minimiser les crimes. Le 17 octobre 1961, la Fédération de France du FLN a dû répondre à une répression raciste déclenchée, dès la reprise des négociations d'Evian, par les adversaires de l'indépendance de l'Algérie, dont le Premier ministre de l'époque, Michel Debré. Elle a réussi une mobilisation pacifique qui, comme les manifestations des 9 au 11 décembre 1960 en Algérie, a montré que le peuple algérien entrait en scène. Le président de la République française a reconnu en 2012 que «le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression». Les (vrais) historiens, en France, en Algérie et ailleurs travaillent et publient.L'opinion française commence à comprendre les réalités de la colonisation que la propagande française a dissimulées. En 2016, à Lille, Lyon, Rennes, Grenoble, Paris et dans toute la banlieue parisienne, les rassemblements et les hommages aux manifestants algériens de 1961 ont été plus nombreux et plus importants que jamais. Là est l'essentiel. Il n'est pas dans l'ultime tentative dérisoire de ce texte sans aucune valeur scientifique, qui voudrait essayer de faire parler de lui.


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