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Une lutte de longue haleine


Une lutte de longue haleine
Cette association locale née au mois de mai 2009, multiplie les bonnes actions pour rendre le sourire aux familles (mères et enfants surtout) déchiquetées par les drames conjugaux.Cette entité a pour objectif essentiel d'investir le terrain de la lutte contre ce fléau qui a brisé des dizaines de familles. Les adhérentes à ladite association, affectées par tant de drames familiaux, ne ratent, pratiquement aucune occasion, pour étaler leur savoir-faire. Une façon à elles de montrer au grand jour leurs compétences culinaires et dire par là : «nous ne sommes pas des bonnes à rien».Des facettes qui portent sur les gâteaux traditionnels et modernes, aux recettes culinaires, en passant par la couture et les articles de décoration, sont confectionnés non sans une pointe de tact et de savoir-faire. Les nombreuses adhérentes de l'APEM, ayant subi des violences conjugales ou autres, s'épanouissent admirablement au sein de cette entité.Elles confectionnent des mets appétissants et des friandises succulentes, qui font pâlir d'envie des maîtres pâtissiers et les puristes de la gastronomie. Il est à noter qu'au fil des ans, cette association féminine a gagné en audience et en popularité. La preuve étant que cette dernière reçoit jusqu'à une vingtaine d'appels par semaine qui, pour leur majorité, sont des alertes et des S.O.S. contre des atteintes physiques.Outre les violences sur les femmes, plusieurs d'entre-elles affirment, malheureusement, qu'«en dehors de l'association, elles sont livrées à elles-mêmes et ne bénéficient d'aucune protection ni aide de la part des collectivités locales».Deux jeunes filles, très douées dans préparation des gâteaux traditionnels et modernes, ainsi que la confection de matelas, assurent avoir «retrouvé l'espoir et la joie de vivre grâce à l'association».Deux autres jeunes s?urs, dont l'une est divorcée, avec trois enfants à charge, abondent dans le même sens. «Sans notre prise en charge psychologique par le centre d'écoute de l'association et les conseils et assistance qui nous ont été donnés afin que nous puissions vaincre notre malaise et notre désespoir, nous n'aurions jamais pu surmonter notre drame», indiquent-t-elles. La mine, un tant soit peu renfrognée, elles reviennent à la charge : «pour bénéficier d'une aide des autorités concernées ou d'un local, il faut avoir un piston solide».Travail de soutien psychologiqueNéanmoins, elles sont nombreuses à avoir retrouvé leur équilibre psychologique et renouer avec la chaleur familiale. A ce propos, la présidente de l'APEM, Mme Farida Rezzagui, certifie, à son tour, que «pas mal de mamans et de jeunes filles ont parfaitement réussi leur mutation via le travail de proximité de nos psychologues qui sont à l'écoute permanente de leurs turpitudes familiales et de leur détresse conjugale». Concernant la non médiatisation de leur combat contre les violences conjugales, plusieurs femmes affirment que «finalement, les médias (radio et journaux) commencent à s'intéresser à notre maltraitance par nos époux. Et ce n'est que justice rendue».Une autre jeune dame revient à la charge : «si nos activités sont médiatisées à l'instar des manifestations similaires qui se déroulent à Alger, Oran ou Constantine, nous aurions pu placer notre production, et pourquoi pas taper à l'?il de quelques investisseurs». Il y a lieu de noter que dans le cadre du développement d'actions de partenariat entre l'APEM et la Fondation de France, un programme ambitieux et non moins réaliste a été initié en faveur des femmes en difficulté. Cette dernière (la Fondation de France) a procédé au financement d'un projet de création d'un espace de formation et d'apprentissage pour femmes en difficultés.Cette ONG internationale qui intervient dans les pays de la rive sud méditerranéenne, tels l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, a porté son dévolu sur plus de 100 associations dont l'APEM. Cette dernière étant la seule qui active pour la protection et l'accompagnement de l'enfant et de la maman dans la wilaya de Mila.A la faveur de cet apport satisfaisant, les intéressées seront encadrées par des formateurs et des formatrices de métier et pourront affiner leurs compétences et vocations dans les multiples créneaux. «Les subventions qui nous sont versées sont dérisoires. Les autorités sont réticentes à notre égard et pensent qu'on abrite des Crésus, du fait que la Fondation de France nous a octroyé un budget important. Lequel budget est, précisons-le, exclusivement affecté à la réalisation dudit projet», martèle Mme Rezzagui.«J'ai quatre gosses et j'ai subi pendant 28 ans des agressions verbales et physiques de la part de mon mari, mais, aujourd'hui, je reprends goût à la vie», conclut une autre dame investie dans la fabrication des trousseaux des nouveau-nés et les matelas. Elles sont des dizaines de femmes aux mains expertes à parler de leurs tragédies respectives. Beaucoup d'entres-elles espèrent que les autorités volent à leur secours en leur facilitant l'accès à des postes de travail, seul tremplin apte à les aider à recouvrer leur dignité.




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