Algérie - A la une

Une légitimité partagée pour engager l'avenir



Une émergence hégémonique des partis islamistes n'était guère appréhendée par des démocrates, à part un ou deux partis démocrates qui avaient relativement axé tous leurs discours sur la sonnette d'alarme du péril islamiste. Il y a trop de discours sur la corruption politique. Tellement trop qu'il existera une forte tendance pour soutenir que l'Assemblée nationale actuelle n'a jamais, encore moins, arraché proprement le quitus populaire par l'expression des urnes. Comment alors les populations pourraient-elles reconnaître qu'elles sont bien représentées ' Seule une légitimité reconnue par rapport à la législature actuelle peut engager l'avenir du pays à travers le travail législatif. Qu'importe maintenant que l'alliance " X " l'emporte sur l'alliance " Y ", si vraiment l'ennemi idéologique est passé " aux oubliettes ". Le jour où les discours politiques abandonneront les idéologies et l'au-delà pour prendre en charge des préoccupations " terrestres " des populations, les conditions seront réunies pour donner une chance au développement. La justice revient souvent dans les revendications. L'égalité devant la loi. L'accès à égalité aux richesses du pays, à une distribution équitable. Les populations demandent à être vaccinées contre l'obligation de connaître quelqu'un pour régler un quelconque problème qui relève des services d'une administration. Les députés doivent se racheter d'abord du fait qu'ils savent ce qu'ils devraient faire maintenant, à savoir relever les défis qui ne l'ont pas été par les législatures passées. Ils se doivent d'être au plus près des populations , constamment, organiser des débats de sortie de crise, faire aboutir des commissions d'enquête, ne pas faire prévaloir les intérêts des partis sur les intérêts de la nation, libérer leur conscience pour ne pas agir sous l'emprise des instructions des partis, être plus fidèles à leurs électeurs qu'ils devraient sans cesse consulter. Etait-ce possible une victoire des islamistes ' Continuer à qualifier des partis islamistes serait reconnaître que la Constitution est gravement violée et que nous n'avons ni ceux qui s'autoriseraient à saisir le Conseil constitutionnel dans le cadre d'un doute, ni ceux qui mèneraient campagne pour recueillir des millions de signatures pour " contraindre " ceux qui disposent du droit de saisine du Conseil constitutionnel à jouer leur rôle. N'est-ce pas qu'il est constitutionnellement interdit de créer un parti sur la base de la religion ' Sommes-nous devant des cas anti constitutionnels ' Des constitutionnalistes ne cachent pas que l'incursion de la religion dans le champ politique est un élément qui trouble la cohérence de la Constitution. Serions-nous retournés à l'époque de l'incompatibilité des idéologies investies comme créneaux politiques et qui avaient joué le rôle de source d'intolérance, d'instabilité, d'insécurité, et donc fatalement d'anarchie et non de démocratie ' Faudrait-il renoncer à construire la démocratie " version occidentale " pour enfin accepter que des idéologies, dont on sait qu'elles ne mèneront pas vers ce type de démocratie, squattent le champ politique ' Lors de son investiture, le Président avait dit que nous construisons une démocratie conforme à nos valeurs. Ce nouveau concept ou cette nouvelle conception nécessite des clarifications et un vrai débat, car le Président en avait peut-être tenu compte des réformes politiques qu'il avait annoncées, soutenues par les uns et critiquées par d'autres. L'incohérence, l'incompréhension, l'illisibilité seront les facteurs générateurs de situations et des démarches tant que les termes de référence du projet institutionnel ne sont pas clarifiés.
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