Une Franco-Marocaine interpellée à Constantine

Le mouvement Barakat et le mouvement des familles de disparus se sont alliés hier pour observer un sit-in juste derrière la Grande-Poste située en plein centre-ville. Jusque-là, rien d'anormal.Il était 10h30 quand une foule composée d'une soixantaine de personnes s'est formée pour occuper les lieux, un jardin où se réunissent souvent les retraités. Scandant des formules hostiles au pouvoir, les protestataires bien encadrés par la police s'exprimaient en toute liberté.Des altercations allaient même éclater quand des dizaines de jeunes exhibant le portrait du président Bouteflika ont voulu chasser les protestataires des lieux.La sagesse a primé sans l'intervention de la police et l'affrontement redouté n'a pas eu lieu.Des passants curieux se demandaient ce qui se passait, s'attardent quelques minutes avant de se désintéresser. Tout se passait donc, dans la banalité quotidienne d'une campagne plutôt froide sous un soleil de plomb.Seulement voilà, un incident vient rompre cette monotonie. Alors que les deux parties s'échangeaient des slogans, les services de sécurité avaient d'autres contrariétés à gérer.Une Franco-Marocaine répondant au nom de Nabila El Hadded, était sur les lieux de la protestation. Elle est venue rejoindre le mouvement Barakat.Dans un premier temps, elle a affirmé qu'elle était en visite touristique et hébergée chez une famille constantinoise. Interpellée, elle a déclaré aux services de sécurité qu'elle est rentrée en Algérie via la Tunisie et possède un passeport français et comme par hasard, elle se trouvait là au bon moment et au bon endroit.Il s'avère, selon ses aveux, qu'elle est journaliste indépendante et travaille pour plusieurs organes de presse étrangers dont Radio-France.Selon des sources sécuritaires, la présence de cette étrangère n'est guère une surprise du fait que le Makhzen tente de greffer ses éléments au sein de Barakat pour donner plus d'ampleur à ce mouvement dans le but de déstabiliser davantage l'Algérie.La Franco-Marocaine s'est contredit en prétendant une première fois être invitée par une famille constantinoise, pour dire ensuite qu'elle est venue juste pour profiter de la beauté de cette ville et qu'elle est logée dans une auberge pour jeunes. Avant qu'elle ne soit interpelée, cette invitée surprise posait trop de questions aux journalistes sur les lieux qui étaient d'ailleurs intrigués!