Algérie

Une enquête a révélé




La mendicité organisée dans les coulisses Au terme d?une enquête réalisée en collaboration avec les services de la sûreté de wilaya, les affaires religieuses, la Protection civile, la direction de la santé et des populations, le mouvement associatif et la direction de l?éducation, le directeur de l?action sociale révèle les coulisses de la mendicité à Constantine. Des investigations qui ont abouti au recensement de plus de 80 adultes hommes et femmes, nonobstant le nombre d?enfants, qui s?adonnent régulièrement à cette pratique. Selon les conclusions de cette enquête de proximité visant à inventorier les différentes catégories de mendiants, leur profil et leurs habitudes, le contrôle d?identité effectué par les brigades compétentes ont très vite démontré que la plupart des personnes, qui s?adonnent à cette pratique, affluent des régions du sud du pays mais aussi des wilayas limitrophes. Parmi les autres éléments mis en évidence, il est révélé que cette mendicité est organisée autour d?une poignée de commanditaires logeant avec femmes et enfants dans des hôtels du centre-ville. C?est en même temps une pathologie sociale et un business lucratif pour ceux qui tirent les ficelles dans ces réseaux bien huilés, sachant qu?aux principales artères de la ville, dans les marchés et notamment devant les mosquées et cimetières, une femme accompagnée d?un ou plusieurs enfants dépenaillés peut engranger une recette journalière de 3000 à 5000 DA, souligne le DAS. Dans ce cadre, les dérives dévoilées par cette enquête et dont sont victimes les enfants ne semblent pas avoir de limites. Au point, nous révèle l?un des acteurs engagés dans cette opération, que certaines de ces innocentes victimes seraient carrément droguées. Le but de la man?uvre est d?offrir tous les ingrédients d?une grande déchéance et inciter ainsi le citoyen à plus de largesses. Ballottés d?un coin à l?autre de la ville par leurs mères, elles-mêmes victimes du diktat de leurs cerbères dont le statut d?époux et de pères n?est qu?un paravent pour faire fructifier leur fonds de commerce, ces enfants sont pris en otage. Leur enfance confisquée, ils subissent un préjudice d?autant plus grand quand ils sont en âge d?être scolarisés. A ce propos, cette enquête a démontré qu?ils n?ont pas connu les bancs de l?école. Une enfance spoliée par de pseudogéniteurs appelés à répondre un jour ou l?autre de leurs agissements. Ces quelques cas de figure imposent une amère réalité. Dans cette affaire, comme on peut le constater, le principe républicain, universel et sacro-saint de la scolarité obligatoire est sérieusement battu en brèche sous nos yeux. Le directeur de l?action sociale a précisé que ces pratiques tombent sous le coup de la loi en vigueur au regard de la section 4 de l?article 195 du code de procédure pénal, dans son chapitre relatif à la mendicité et au parasitisme « est puni de 1 à 6 mois d?emprisonnement quiconque ayant les moyens de subsistance se livre habituellement à la mendicité en quelque lieu que ce soit. » Quelle peine doit-on appliquer à ceux qui poussent à la mendicité femmes et enfants obligés de leur remettre la totalité des recettes de la journée ? Le traitement qui leur est réservé sera des plus sévères pour servir d?exemple à tous les adeptes d?une formule inédite sur le Vieux-Rocher et qui permet à ses précurseurs de rouler en carrosses de luxe et loger à l?hôtel. Il n?en demeure pas moins que des zones d?ombre subsistent dans ce dossier entouré d?un goût d?inachevé. En effet, si cette enquête a le grand mérite de mettre en lumière les coulisses de cette prétendue mendicité, on comprend mal pourquoi le pouvoir coercitif tarde tant à mettre un terme à ce business plus que jamais florissant et générateur de gros profits à l?égard des commanditaires.

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