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Une désaffection manifeste du public


Une désaffection manifeste du public
Trop souvent, on rejette la faute de la désaffection du public pour la chose culturelle au déficit en communication. Un bouc émissaire qu'il est facile à pointer du doigt, même quand ses employés accomplissent dans les règles leur travail. On ne peut, en tout cas, dire qu'ils sont responsables de la déconvenue d'une troupe de théâtre dont les comédiens se sont retrouvés devant une salle quasiment vide. La représentation avait attiré peu de spectateurs. C'était le 19 octobre dernier. Ce jour-là, une pièce de théâtre, intitulée « El-Akid », interprétée par une troupe de Mascara, était jouée à la maison de la culture Houari-Boumediene. Hormis les deux premiers rangs, les sièges étaient vides. Est-ce dû au manque d'information ou au désintérêt des Sétifiens pour la culture ' Nous avons demandé à quelques personnes s'ils allaient souvent assister aux spectacles qu'organise l'établissement. La plupart des femmes disent y aller seulement le 8 mars, lors de la célébration de la journée de la femme. « Ou quand il y a des spectacles pour enfants » précise l'une d'elles. Elles disent trouver dans ce genre d'occasion beaucoup de familles. Des jeunes nous confient « y aller quand il y a des fêtes et des chanteurs célèbres qui mettent de l'ambiance ». Certains trouvent que les événements ne sont guère intéressants. On trouve aussi ceux qui estiment que l'endroit est un peu mal fréquenté. Même les filles qui répètent et suivent des cours dans les différents ateliers n'échappent pas à la médisance. « Les spectacles ne sont pas variés. Toujours la même chose », déplore un jeune. « Chaque année, c'est le même tableau qui présente les événements vécus par les Algériens », ajoute-t-il. D'aucuns font aussi remarquer que « Sétif était la seule ville où l'on a recours au play-back pendant les fresques ». Une jeune femme a un autre avis : « On a l'impression, nous dit-elle, qu'il y a un manque d'activités. Pourtant, quand il s'en organise, il y a un manque flagrant de spectateurs. C'est vraiment dommage. Quand il y a des artistes célèbres on se presse. Ce n'est sûrement pas en désertant les lieux qu'on encouragerait les jeunes talents », dit-elle avec une pointe de regret.La parenthèse du RamadhanLa salle se remplit seulement durant les soirées du Ramadhan ». Il y a un manque d'annonce d'événements. Plusieurs spectacles se sont produits sans qu'on soit au courant. « Il y a la maison, mais pas de culture », ironise un autre jeune homme. Pourtant, l'administrateur de la page de la maison de la culture assure publier les événements avant et après qu'ils aient lieu. Une exposition de la « Mlaya », habit traditionnel de la région, se tient à la maison de la culture du 20 au 24 octobre. Le voile traditionnel qui se portait déjà à l'époque de Salah Bey ravivera bien des nostalgies.


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