Algérie - A la une

Une culture qui rapporte gros


Lancée depuis plus de trois mois, la campagne de récolte des pastèques et melons tire à sa fin dans la wilaya de Aïn-Témouchent qui est à vocation agricole par excellence, des dizaines d'hectares de terres ont été cultivées à travers le territoire de la wilaya.Cette superficie s'agrandit d'année en année pour diverses raisons, économiques et techniques du fait que cette culture est devenue un créneau porteur convoité, drainant une chaîne d'actionnaires et d'investisseurs allant du propriétaire terrien au commerçant en détail en passant par plusieurs intermédiaires.
Chaque jour, des véhicules de transport public de marchandises portant diverses plaques d'immatriculation nationale, chargés de grosses pastèques, se dirigent vers différentes destinations. Ainsi, la culture de ces cucurbitacées est considérée comme très rentable et très économique au cultivateur grâce à l'abondance d'eau d'irrigation et l'application des nouvelles techniques de plantation et de suivi. Ce nouveau procédé consiste à cultiver la plante semi-préparée et son arrosage par le système du goutte-à-goutte. Elle permet un gain de temps. En l'espace de quatre mois, le cultivateur pourra entamer la récolte et la vente de son produit.
Les exploitants agricoles sont livrés à eux-mêmes. La plupart sous-louent leurs terres à des particuliers investisseurs d'autres wilayas du pays. En effet, cette campagne a offert des centaines d'emplois aux jeunes, venant des quatre coins du pays à la recherche d'un travail dans ces champs.
Un ouvrier originaire d'une wilaya de l'Ouest dira à ce propos : « Je suis venu de ma wilaya à environ 200 km pour travailler. Je surveille nuit et jour cette superficie de 14 hectares emblavée de melons et pastèques, mon salaire journalier en tant que gardien est de 1 500 DA, sachant que le déjeuner et le dîner sont à la charge de mon employeur. C'est très insuffisant mais Allah ghallab, je n'ai pas trouvé mieux. Je ne bénéficie d'aucune journée de repos. La récolte a été cédée à 1.8 milliard de centimes à certains commerçants.»
Concernant le volet économique, selon les techniciens agricoles, les pastèques et melons ne constituent pas une culture stratégique. Leur culture consomme beaucoup d'eau.
Elle est convoitée par une certaine frange d'agriculteurs car elle est facile et ne nécessite pas d'intenses travaux ni une importante main-d'?uvre.
De l'agriculteur jusqu'au commerçant au détail, tous réalisent de colossaux chiffres d'affaires, puisque le prix du kilogramme de chacune des deux espèces n'est pas descendu sous les 50 DA. Par contre, les économistes craignent que cette culture ne fasse la concurrence à la céréaliculture, stratégique pour le pays dont les responsables du secteur ?uvrent pour l'autosuffisance alimentaire et la diminution de la facture d'importation du blé, qui coûte très cher au Trésor public. En l'absence d'un plan de culture fiable, les opportunistes profitent pour fructifier leurs affaires.
S. B.


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