Une conférence sur les harkis au CCA de Paris

Le Centre culturel algérien de Paris abritera, demain 26 novembre, une conférence de Pierre Daum sur les harkis. L'événement a de quoi étonner, puisque c'est bien la première fois qu'on évoque ce thème tabou dans une enceinte officielle algérienne. Ce qui est considéré comme la trahison d'Algériens contre la cause nationale, soit l'indépendance du pays du joug du colonialisme français, n'est certainement pas compris comme un choix personnel, bien que mauvais dans ses soubassements moraux, ni admis comme un fait de guerre, rien de plus. Il n'y a peut-être pas assez de recul pour ne considérer le dossier des harkis que comme une page de l'histoire commune entre l'Algérie et la France. C'est à ce titre qu'il faudra saisir la portée de la conférence de Pierre Daum, auteur du Dernier tabou, celui des harkis qui ne sont ni morts ni ont fui l'Algérie à l'orée de l'indépendance, mais qui sont restés et ont vécu au pays pendant ces 53 dernières années. Certains sont assurément décédés entre-temps, d'autres sont probablement encore en vie. L'auteur les a présentés tous, dans son œuvre, comme les "ultimes victimes du colonialisme". L'opinion nationale est-elle en mesure d'assimiler son message '