Algérie - Revue de Presse

Une conférence internationale sur les réformes palestiniennes



Des projets divergents C?est aujourd?hui que se tient à Londres une conférence internationale sur les réformes palestiniennes, un projet britannique et qui ne suscite pas le moindre enthousiasme. En tout cas pas celui des Israéliens absents à cette rencontre d?une journée, tandis que les Palestiniens entendent exploiter ce cadre pour interpeller encore une fois la communauté internationale. C?est leur objectif déclaré parce qu?ils n?en voient pas d?autre apparemment, mais tout en refusant de pratiquer la politique de la chaise vide. Ils tenteront à coup d?empêcher d?autres de faire de leur cause un fonds de commerce. Ils l?ont fait savoir et l?on verra à travers la déclaration, qui sera adoptée ce soir, s?ils ont eu gain de cause. Quant aux Etats-Unis, ils participent à cette conférence avec l?objectif d?obtenir de leurs partenaires du Quartette (UE, ONU, Russie) les moyens de financer ces réformes. La délégation américaine sera conduite par la secrétaire d?Etat Condoleezza Rice. Washington a récemment affiché sa volonté de relancer la Feuille de route, un plan international vieux de trois années et qui se fixait pour objectif, la création d?un Etat palestinien en 2005. C?est-à-dire cette année. Le président américain George W. Bush avait déclaré lundi dernier au cours de son voyage en Europe que les alliés devaient avoir ensemble pour « objectif immédiat » de mettre fin au bain de sang et avaient « un intérêt stratégique » à stabiliser le Proche-Orient. Lors de son discours sur l?état de l?Union, le 2 février, M. Bush avait par ailleurs indiqué qu?il demanderait au Congrès quelque 350 millions de dollars pour aider les Palestiniens à mettre en place leurs réformes politiques, économiques et sécuritaires dans l?optique de la création d?un Etat. Les responsables américains espèrent que leurs alliés saisiront le moment privilégié créé, selon eux, par la mort du leader palestinien Yasser Arafat en novembre. Le porte-parole du département d?Etat, Richard Boucher, a indiqué que la réunion soulèverait plusieurs questions-clé sur la création d?un Etat palestinien, et ne serait pas uniquement une conférence de donateurs. La conférence aura lieu trois semaines après un voyage effectué par Mme Rice en Israël et dans les territoires palestiniens, au cours duquel elle a annoncé l?intention des Etats-Unis de reprendre l?initiative sur le dossier. Elle a nommé un général américain, William Ward, coordinateur spécial pour l?aide aux Palestiniens dans le domaine sécuritaire, annoncé des sommets à la Maison-Blanche avec Israéliens, Palestiniens et Jordaniens, et invité à accélérer l?octroi d?une aide de 40 millions de dollars aux Palestiniens. La question se pose de savoir ce qui va rester pour les Européens, alors que pour certains analystes, l?Administration Bush semble peu encline à leur laisser un autre rôle que celui de bailleurs de fonds. « Ils veulent bien que (les Européens) apportent une aide financière, mais ils ne veulent pas les voir rendre les choses plus compliquées », a estimé Jeremy Shapiro, de la Brookings Institution. D?autres au contraire mettent en avant la décision de l?Administration Bush de souscrire à la conférence de Londres lancée par le Premier ministre britannique Tony Blair, alors qu?elle avait dans un premier temps accueilli fraîchement l?idée d?une conférence internationale. David Makovsky, de l?Institut de Washington sur la politique au Proche-Orient, a estimé que le Quartette était désormais un mécanisme de consultation efficace. « Nous n?en sommes qu?au début du processus. C?est un raccourci de dire que les Etats-Unis ont une approche unilatérale » sur ce dossier, a-t-il dit. L?Union européenne espère, pour sa part, voir la conférence de Londres donner une impulsion au processus de paix au Proche-Orient et au renforcement des structures palestiniennes dans la perspective de la création d?un Etat. La réunion du Quartette sur le Proche-Orient, dont font partie l?UE, les Etats-Unis, la Russie et l?ONU, entend « donner une impulsion au processus de paix » à un moment où la situation a considérablement changé ces derniers mois dans la région, souligne Cristina Gallach, la porte-parole du Haut représentant de l?UE pour la politique extérieure, Javier Solana. Cette réunion se tiendra cet après-midi en marge de la conférence de Londres. Le Quartette souhaite une solution au conflit israélo-palestinien basée sur la création d?un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d?Israël. « Une véritable opportunité se présente pour la paix », en dépit de l?attentat perpétré vendredi à Tel-Aviv, poursuit la porte-parole. Depuis la mort du chef historique de l?Autorité palestinienne, Yasser Arafat, le 11 novembre, la dynamique est de nouveau au rendez-vous au Proche-Orient, et la communauté internationale se mobilise. Les Européens se sont félicités que les Etats-Unis s?engagent de nouveau en faveur de la paix, et les Américains n?oublient pas que l?UE est le principal bailleur de fonds des Palestiniens, avec l?octroi d?environ 250 millions d?euros par an. La réunion du Quartette à Londres ne donnera pas lieu à une nouvelle initiative, mais bien plutôt à un rappel de ce que ses membres considèrent comme indispensable pour progresser vers la paix, souligne Cristina Gallach. « Il faut que l?Autorité palestinienne se consolide, il faut l?aider à se structurer, il faut l?aider économiquement, financièrement, ainsi que dans le domaine sécuritaire. Et il faut que cette Autorité palestinienne dialogue avec les Israéliens », souligne-t-elle. De même, le Quartette insiste pour que le retrait israélien de Ghaza s?inscrive dans le cadre d?un règlement global. Pour les Européens, les structures palestiniennes doivent se réformer pour passer du « stade préétatique » actuel à celui de véritables structures étatiques, résume une source diplomatique. Une telle question est absolument importante, et Israël refuse obstinément qu?elle soit posée. C?est ce qui explique son absence, persuadé que l?ordre du jour de cette conférence sera revu et il lui sera difficile de souscrire à une déclaration mentionnant autre chose qu?un simple listing d?obligations pour les Palestiniens. C?est le choix des Israéliens contre tout ce qui peut rapprocher de la légalité internationale, à laquelle ils entendent substituer leur propre plan. C?est-à-dire la promesse pour les Palestiniens qu?ils n?auront jamais rien.



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