Une commission d'enquête ministérielle dépêchée à Béjaïa

Certains dossiers liés au mouvement des personnels enseignants et aux chefs d'établissement, ainsi qu'aux affectations des logements d'astreinte ont été épluchés.À la demande du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), le ministère de l'Education nationale a dépêché une commission d'enquête à Béjaïa pour passer au crible la gestion de l'académie. Dès leur arrivée dans la ville des Hammadites, les membres de cette commission d'enquête, conduite par un directeur central du département d'Ouadjaout, ont commencé à éplucher certains dossiers liés au mouvement des personnels enseignants et chefs d'établissement, aux affectations des logements d'astreinte...
À vrai dire, la décision prise par le directeur de l'éducation de Béjaïa de supprimer le poste de directeur du CEM nouveau Sidi Boudraham est la goutte qui fait déborder le vase. Pour le Satef de Béjaïa, cette décision est "arbitraire", du fait que le titulaire du poste, qui n'est autre qu'un membre du même syndicat, se voit contraint de participer au mouvement de fin d'année scolaire, en dépit d'une affectation réglementaire à titre provisoire pour une durée de trois années, dûment établie par le directeur de l'éducation (DE), en date du 12 novembre 2019.
"Nous sommes sidérés de constater un tel revirement de position de la part du directeur de l'éducation de Béjaïa. Pourtant, il s'est engagé solennellement de ne procéder à aucun changement au CEM nouveau de Sidi Boudraham sans le consentement du directeur en personne !", nous a déclaré Kamel Touabtia, coordinateur de wilaya du Satef à Béjaïa, qui venait de rencontrer les enquêteurs dépêchés par le ministère de tutelle.
Mais quelle mouche a donc piqué le DE de Béjaïa pour se raviser au dernier moment ' Selon notre interlocuteur, le premier responsable du secteur de l'éducation à Béjaïa a fini par céder aux pressions de l'Adem (Association des directeurs de l'enseignement moyen).
Dans sa dernière déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, le Satef de Béjaïa s'en prend violemment au directeur de l'éducation qu'il accuse d'"avoir choisi son camp, celui de l'arbitraire, de l'injustice, des passe-droits et d'une gestion improvisée". Les rédacteurs de ladite déclaration dénoncent "avec force l'agissement irresponsable du directeur de l'éducation" et condamnent "avec véhémence son parti pris".
Il citera à ce titre certaines situations conflictuelles, présumées réglées, qui demeurent sans suite, telles que les problèmes du siège du Satef, l'école d'Ighil Oumced (Chellata), CEM Ibn Badis (Ighil Ali), lycées Ibn Sina et El-Hammadia (Béjaïa-ville), la permutation des deux PES d'Aokas, les logements d'astreinte... "Au lieu d'agir selon la réglementation en vigueur, le directeur de l'éducation a choisi la voie la plus facile, celle de s'attaquer au directeur du CEM nouveau Sidi Boudraham", déplore le Satef de Béjaïa.


KAMAL OUHNIA