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Une commission d'enquête à l'APC de Tamanrasset




Faisant suite au dysfonctionnement et aux anomalies de gestion signalées à l'APC de Tamanrasset, une commission d'enquête a été dépêchée, avant-hier, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour s'enquérir de la situation. La commission composée de trois inspecteurs s'est réunie avec le wali avant de rencontrer des élus de cette municipalité, qui ont eu à s'expliquer sur certaines irrégularités qui tendent à se normaliser, notamment concernant la vente de documents officiels dans les kiosques, la désertion des guichets et le comportement malveillant des agents d'état civil à l'égard du citoyen. "Les inspecteurs, qui sillonneront plusieurs communes de la wilaya, sont chargés de vérifier l'application concrète des instructions relatives à la modernisation d'état civil et à l'amélioration du service public", a indiqué le wali de Tamanrasset, Belkacem Silmi. Cependant, cette déclaration reste loin d'interpréter la réalité des choses, compte tenu de leur gravité, témoigne Mohamed Elouahed. Venu de la wilaya de Tipasa pour rectifier une erreur de transcription sur le registre d'état civil, on lui a fait boire le calice jusqu'à la lie. À commencer par le jugement demandé en 2010, mais qui ne lui a été délivré que six ans plus tard, avant de se perdre dans le labyrinthe bureaucratique de l'APC. "J'ai parcouru plus de 2000 km pour rectifier le nom de mon fils et sa mère sur la base d'un jugement. On m'a demandé d'aller acheter un nouveau livret de famille moyennant 200 DA pour y reporter les rectifications apportées. Cependant, l'agent chargé de cette besogne a complètement disparu. Il nous a fallu contacter le P/APC en personne pour le faire venir après 2 heures d'attente. À ma grande surprise, il a rempli le livret de famille avec une nouvelle erreur de transcription liée à mon patronyme", relate-t-il, en exprimant un profond mécontentement. Et de poursuivre : "Je suis allé acheter un 2e livret de famille que j'avais moi-même rempli pour éviter des bévues. Cependant, le chef de service concerné a refusé de le signer, me demandant d'aller en acheter un autre qu'il remplira lui-même. Là encore, je découvre une erreur liée au nom de la mère de mon épouse. Incroyable mais vrai dans cette APC d'incompétents !" Le cas de Mohamed n'est qu'un exemple parmi tant d'autres qui montrent que ce qui se décide en haut n'est jamais appliqué ici-bas. Les consignes du ministère de tutelle chargeant les APC de traiter, à leur niveau, les demandes de rectification sur les documents d'état civil ne sont finalement qu'un leurre. Un autre service, une autre forme d'impertinence alliant bureaucratie et mépris, avons-nous constaté sur place. L'agent chargé des extraits de naissance 12S, en l'occurrence Moussa B., impose ses règles et ose même narguer l'autorité de l'Etat en criant sur un citoyen : "Vous n'aurez pas votre document, bien qu'il soit signé. Allez vous plaindre où vous voulez et auprès de qui vous voulez !"RABAH KARÈCHE




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