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Une campagne froide et sans intérêt ELECTIONS LOCALES


Une campagne froide et sans intérêt                                    ELECTIONS LOCALES
La campagne électorale entame sa deuxième semaine
C'est dans un contexte d'indifférence de la population que les leaders de partis politiques poursuivent la campagne pour les locales du 29 novembre.
Au FLN, on insiste sur la volonté de décrocher un maximum d'APC et d'APW, alors qu'au RND on fait l'éloge des réformes. En effet, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui n'a d'yeux que pour la présidentielle de 2014, sert la même prophétie depuis le début de la campagne. Il n'a rien changé depuis la campagne pour les législatives du 10 mai.
Il a réitéré, encore hier, à Tébessa, que sa formation politique «reste et demeurera le parti politique le plus fort en Algérie». Et d'ajouter que le FLN «est le parti politique le plus fort, car il obtient depuis 2002 la majorité des voix lors des différentes élections». Sans rien oser, le secrétaire général du RND continue son périple en faisant l'éloge des réformes initiées par le président de la République et clamant que la vague et la fronde des révoltes arabes appartiennent désormais au passé et ne déteindront jamais sur l'Algérie.
Ainsi, la campagne électorale qui entame sa deuxième semaine reste encore très timide. Boudée par les citoyens, cette campagne froide et amorphe ne suscite aucun intérêt auprès des électeurs. Pourtant, les problèmes et préoccupations ne manquent pas. Mais ils sont complètement absents des programmes comme des débats. La discrétion des candidats trop hésitants à aller au-devant des électeurs et le désintéressement total des citoyens déçus de la chose politique ainsi que le climat dominant à travers le territoire national entravent la campagne. La campagne de charme est réduite à un affichage anarchique sur les murs des pages Facebook, des murs des immeubles, d'abribus, à l'entrée des bâtiments, sur les portes et les pare brises des véhicules personnels. Les espaces retenus pour la circonstance sont quasiment vides.
Pourtant, des panneaux sont dressés par les services municipaux. Ceux qui ont les moyens mettent la main à la poche pour louer les services des afficheurs. Il y a aussi des coups de klaxon et des criées pour voir les noms des candidats hurlés et leur portrait collé même sur les troncs d'arbres. Malgré leur périple, les quelques leaders de partis en lice n'arrivent pas à secouer le cocotier. Souvent ils prêchent devant une assistance dépêchée juste pour le show. Leurs discours monotones relèguent la dimension locale de cette consultation au second plan. Ils ne parviennent pas à mobiliser ni à faire bouger un tant soit peu les choses ni encore moins à convaincre les électeurs à opter pour leurs listes respectives. La question du vote des militaires et des membres de corps constitués et celle ayant trait au fichier électoral sont abordés et considérés par certains comme des aberrations. Ils stigmatisent une opération électorale risquant d'éclabousser les autorités concernées. Des prérogatives complètement rétrécies et un rôle symbolique, insignifiant et complètement dévalué sur l'échiquier politique national ont achevé de faire de l'élu local la dernière roue de la charrue. Malgré la sonnette d'alarme des experts, les appareils politiques proches de l'Exécutif et adeptes du jacobinisme font tout pour empêcher les rares bouffées d'oxygène pouvant renforcer ces entités politiques locales complètement étouffées. Certaines mesures proposées récemment à l'APN par les députés pour la consolidation des finances et fiscalité communales se sont heurtées au mur de la majorité de député issus du FLN et du RND. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la conjoncture hautement électorale ne les a pas dissuadés de conforter l'Exécutif au détriment des préoccupations et des attentes de la population.
Cet abîme béant séparant les citoyens et ces partis dénote du divorce entre les deux camps qui s'affichent comme deux parallèles dont presque souvent les intérêts s'opposent, selon les observateurs de la scène politique. Le fait que les deux partis sus-indiqués plaident pour les bienfaits du nouveau Code communal et de wilaya contestés puisque consacrant la centralisation à outrance, illustre cette déliquescence et état des lieux pour le moins préjudiciable à la représentation locale.
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