Algérie - A la une


Une belle victoire!
L'ORANAIS de Lyes Salem sortira aujourd'hui à la cinémathèque d'Alger et sera projeté, en présence de l'équipe du film, à partir de 18h, soyez nombreux.C'est dans pas moins de 16 cinémathèques à travers tout le territoire algérien que le dernier film de Lyes Salem El wahrani,qui pour le moins que l'on puisse dire, a bien fait parler de lui qu'il va sortir. A commencer par la capitale Alger, puisqu'il sera visible du 25 au 30 janvier 2015, mais aussi à Tizi Ouzou du 26 janvier au 2 février, à Sidi Bel Abbes du 27 au 31 janvier, à Tiaret du 31 janvier au 4 février, à Tlemcen du 28 janvier au 4 février 2015, à Bechar du 1er février au 8 février, à Souk Ahras, du 5 au 12 février, à Blida 2 au 8 février, à Tiaret du 9 au 18 février, à Béjaïa du 15 au 28 février pour revenir à nouveau à Alger du 9 au 28 février, à Khenchela du 19 au 28 février, à Tlemcen du 1er au 15 mars, à Tizi Ouzou encore du 1er au 15 mars et rebelote à Blida du 1er au 15 mars. Notons que Les spectateurs des villes de Annaba, Constantine et Oran, devront attendre le mois d'avril, les cinémathèques étant en travaux. Accusé de «satanique» par cheikh Chemseddine sur la chaîne Ennahar TV, en raison de certaines scènes jugées par ce pseudo imam cathodique du dimanche, comme blasphématoire, le réalisateur a préféré ne pas se rabaisser à répondre à ces accusations fallacieuses. En octobre dernier dans son émission, ce prédicateur l'accusait de salir l'image des moujahidine, ces derniers sont montrés en train de boire, le film a eu raison de cette polémique stérile et surtout de ce charlatan qui criait à tous ceux qui pouvaient l'entendre, allant jusqu'à invoquer les autorités, afin de l'interdire d'exploitation en salle. Le prêcheur avait en effet, apostrophé les habitants d'Oran sur la nécessité de faire appel à un avocat pour attaquer en justice ce film. Et même pire. «Où est l'organisation nationale des moudjahidine' Où est le ministre des Moudjahidine' Où est la famille révolutionnaire' Les enfants des martyrs'» S'était-il écrié à presque l'étranglement dans un cri de guerre abject.Voila qu'El wahrani sort dans 16 salles en attendant de réceptionner les autres. Il ne sortira pas dans une, mais plusieurs salles dans le pays. Une très bonne nouvelle donc, qui donne matière à faire clouer le bec à cet énergumène stupide et faire valoir surtout la raison au nom du bon sens et de la clairvoyance sur l'hôtel de la médiocrité qui prévaut souvent hélas, chez nous en maître. Non! l'ignorance et l'obscurantisme n'auront pas raison d'un film, encore moins de cette vérité que d'aucuns connaissent. Les moudjahidine sont des hommes comme tout le monde et étaient d'ailleurs les seuls à même de détenir des licences d'affranchissement pour ouvrir des bars. Qu'on cesse surtout de chercher des poux là où il n'y en a pas et qu'on arrête de dire et de faire dire à n'importe qui n'importe quoi. Ce qui encore une fois, est érigé comme une loi, mais de véritable gabegie instrumentalisée et instaurée comme une normalité générale «normalisée» par la passivité criante de nos dirigeants qui sont restés muets, devant l'appel presque au djihad de cet homme. Que dire de l'affaire de Kamel Daoud qui a défrayé la chronique dont là n'est pas le sujet mais se rapproche tristement du même registre au fond' De quoi parle L'Oranais au juste en fait' Il s'agit de deux hommes dont les visions du monde et contexte dramatique de la vie les amèneront à faire basculer leur amitié une fois pour toutes après la guerre d'Algérie. Djaffar, alias Lyes Salem revient en héros après des années de lutte au sein du FLN. Alors qu'il a oeuvré à l'indépendance algérienne pendant cinq ans, il est dévasté quand il apprend que sa femme Yasmine est décédée, tuée par les soldats français. Á l'époque, on lui avait caché la vérité pour qu'il continue son combat. Désespéré, il tente de remonter la pente. Il retrouve son ami Hamid, campé par Khaled Benaïssa politicien habile et ambitieux. Djaffar découvre bientôt que Hamid a oublié ses idéaux et trempe dans des magouilles. Ses affaires louches l'ont même mené au meurtre. Derrière cette amitié fracassée se cache un lourd secret qui sera amené petit à petit à être réhabilité, au fur et à mesure que chacun réalise ce qui s'est passé et ce qui aurait pu se passer, et enfin ce qu'il aurait peut être mieux fait.. Mais on ne refait pas l'histoire et le film nous donne une belle leçon de bravoure, comme il nous assène des vérités douloureuses sur nous-mêmes, nos paradoxes, nos manques de repères, fragilité idéologique aussi bien que linguistique, non sans quelques pointes d'ironie et d'humour salvateurs qui font du bien au moral quand la déception frappe à la porte de nos illusions. Un film à la fois qui dérange mais qui fait du bien aussi tant sa subtilité narrative n'a d'égal que sa touchante fibre mélodramatique qui remue certes bien des cordes, mais reste dans la juste mesure du conte politique à petite cuillère métaphorique mais résolument politique. Un film qui fera marrer le public sans doute, mais qui parlera à nos consciences beaucoup, même beaucoup plus tard après l'avoir vu. Et c'est ce qui compte. Allez donc le voir en force!




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