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Une aubaine pour relancer l'UMA




Une aubaine pour relancer l'UMA
Rejoindre la Cédéao c'est l'objectif du roiL'UMA sans le Maroc est aussi possible et même bien plus efficace économiquement que la Cédéao avec le Maroc.Privé de gouvernement depuis plusieurs mois, à la suite d'élections législatives qui n'avaient pas dégagé une majorité claire, la politique du Maroc se résume, depuis lors, aux seules initiatives du roi qui multiplie les décisions stratégiques sans en référer aux représentants du peuple, élus au suffrage universel. Ainsi, après le retour du Royaume chérifien dans les instances de l'Union africaine, Mohammed VI enclenche une opération qui consiste à adhérer à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Cette démarche vient confirmer ses propos sur l'Union du Maghreb arabe, dont il avait annoncé la mort, lors de son discours devant une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains. A la lumière de cette initiative, il devient quasi évident que le Maroc déploie une stratégie vraisemblablement pensée et très bien réfléchie à Rabat, avec le soutien de partenaires étrangers, qui pourraient être européens.Le communiqué annonçant la demande d'adhésion à la Cédéao assure que le processus est tout à fait dans les normes des textes régissant l'ensemble économique de l'Afrique de l'Ouest. On y apprend également que le Maroc se verra ouvrir un marché de 230 millions de consommateurs pour ses produits destinés à l'exportation. Les rédacteurs dudit communiqué ne trouvent aucune faille à la démarche marocaine, présentant l'accès du Maroc dans la Cédéao comme une opération à sens unique. Presque pas un mot n'est dit sur les obligations statutaires du royaume. Comme si le Maroc allait entrer dans un terrain conquis, que les autres pays membres de la Cédéao n'avaient aucun atout à faire valoir.La démarche de Mohammed VI ressemble à celle qu'il a déjà entreprise auprès des pays du CCG, en ce sens que son pays n'a pas de frontières communes avec la Cédéo. En effet, géographiquement, le Maroc est séparé par les pays de la Cédéo par la Mauritanie et le Sahara occidental. Un accord de la communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest ne constituera pas un précédent, mais confirmera la spécificité marocaine, seule nation de la planète membre de deux ensembles économiques, sans aucune continuité géographique. Mais cela ne semble pas décourager MohammedVI, qui donne l'impression d'avancer ses pions, selon un plan bien défini. Indépendamment du succès ou de l'échec de la stratégie africaine du Maroc, il y a lieu de souligner que Rabat enterre définitivement le «rêve» maghrébin, dont il était d'ailleurs le principal frein à son accomplissement.Cet état de fait devrait interpeller les autres pays de l'UMA qui peuvent prendre appui sur la défection du Maroc pour reconsidérer la construction de l'ensemble maghrébin. En fait, rien n'empêche les quatre autres Etats de l'UMA de revoir les statuts de l'organisation et initier une démarche d'unité, sans associer le Maroc.Le plan pourrait être considéré comme rocambolesque, mais l'association de l'Egypte qui avait fait acte de candidature pour intégrer l'UMA, en sus d'un règlement rapide de la question libyenne, devrait déboucher sur la réanimation de l'Union du Maghreb arabe, avec comme première mission pour les entreprises économiques de la région, la reconstruction de la Libye. Pareil scénario pourrait prêter à sourire, mais la double adhésion du Maroc au CCG, puis à la Cédéao, étaient tout autant impensables avant leur avènement.En tout état de cause, il est clair que le royaume a tourné définitivement le dos au Maghreb et il serait contre-productif pour les pays de la région de le regarder faire sans tenter une action politico-diplomatique d'envergure, à même de donner du sens à un marché de plus de 130 millions de consommateurs, situé en face de la zone économique la plus prospère de la planète. L'UMA sans le Maroc est aussi possible et même bien plus efficace économiquement que la Cédéao avec le Maroc.





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