Algérie - A la une


L'année 2020-2021 est à marquer au fer rouge pour la presse algérienne indépendante. Une année difficile émaillée par des pressions sur les médias, l'emprisonnement de journalistes, poursuivis pour des chefs d'inculpation dont l'atteintes à la sécurité publique, à l'intégrité du territoire national et à la personne du président de la République.Mandat de dépôt et condamnation à des peines de prison ferme, cette année a vu une recrudescence dans le harcèlement des journalistes qui n'entrent pas dans le moule de la bien-pensance dont les contours ont été soigneusement tracés par le gouvernement.
Un acharnement judiciaire qui a fait réagir des organisations internationales à l'image d'Amnesty International (AI) ou de Reporter sans frontières (RSF). AI, par la voix de sa représentante pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré que "les autorités algériennes sont prêtes à tout pour réduire au silence les voix critiques" en rappelant l'emprisonnement de journalistes "pour avoir partagé des vidéos, critiqué le président et exprimé leur soutien à des mouvements de protestation".
L'ONG a, de fait, appelé les autorités "à mettre fin au harcèlement judiciaire systématique des journalistes". Pour rappel, le dernier d'entre eux qui croupit en prison est notre collaborateur à Tamanrasset, Rabah Karèche, placé en détention depuis le 19 avril dernier après la publication d'un article de presse.
Avant lui, on peut également citer les journalistes qui ont soit été condamnés par la justice, soit poursuivis pour des publications jugées offensantes comme Abdelkrim Zeghilèche, condamné à deux ans d'emprisonnement, Khaled Drareni qui a écopé de trois ans de prison ferme, Mustapha Bendjama, convoqué plus de 20 fois par la police à Annaba, Ali Djamel Toubal ou encore Moncef Aït Kaci ; la liste n'étant pas exhaustive. RSF, quant à elle, place l'Algérie à la 146e place parmi 186 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse.
AI a aussi exhorté Alger "à respecter le droit à l'information, en levant le blocage imposé à des sites d'information". En effet, l'autre méthode utilisée par le pouvoir en place pour museler les voix discordantes est de bloquer des sites internet d'information. Des journaux électroniques sont interdits de visibilité sur les réseaux algériens remettant en question la survie économique même de certains d'entre eux.
Ainsi, un premier décompte fait état de 14 sites algériens d'information bloqués par les autorités algériennes dont les plus anciens remontent à 2017. Pourtant, il existe une solution pour contourner ce blocage pour les internautes algériens en utilisant des VPN.

SAïD OUSSAD
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