Algérie

Une année de rodage


Une année de rodage
L'année 2012 se termine comme elle avait commencé. Les élections et la transformation du paysage politique nous ont donné un aperçu de ce qu'est l'ouverture du champ à de nouvelles formations politiques.
Des déperditions de voix, des alliances ne correspondant pas aux programmes et aux idéologies et une majorité écrasante à l'Assemblée pour le duo FLN-RND. Cette cartographie change complètement au niveau des assemblées locales. Les intérêts des personnes ont supplanté ceux des formations politiques. Une instabilité chronique semble se profiler à l'horizon avec des majorités de circonstance.
Les islamistes s'allient aux laïcs pour faire perdre les nationalistes. Les nationalistes appliquent la même tactique. Une fois contre les islamistes et une autre fois contre les laïcs, d'autres fois contre eux même. Il est clair qu'au vu de l'opportunisme et de la corruption politique, l'Algérie a heureusement choisi un régime présidentiel.
L'année 2012 aura été celle où la politique aura le plus flirté avec l'absence de conviction et d'idéologie. Les transferts d'un parti à un autre ont été plus nombreux que ceux du «mercato» footballistique.
Sous d'autres cieux, l'argent est considéré comme le nerf de la guerre. En Algérie, il a tout perverti. Aucun secteur n'échappe à son emprise. Des fonctionnaires veulent être payés comme des actionnaires mais sans prendre de risques. Les actionnaires veulent posséder des tas de choses mais à condition que cela soit l'Etat qui les paye et que la faillite soit assumée par les organismes préteurs. Les salariés veulent avoir un train de vie de millionnaires mais sans qu'aucun effort ne leur soit demandé. L'année 2012 a été comme celle de 2011, l'année des cadeaux royaux.
Au regard de cette année qui s'éteint, l'année 2013 risque bien d'être une année de rodage. Une année qui verra la baisse des exportations de gaz au regard de l'entrée en production de nouveaux champs aux Etats-Unis et en Australie et des économies d'énergie que feront les autres pays du monde. Elle sera aussi l'année des augmentations des prix des matières premières avec la réforme de la politique agricole européenne. Elle sera probablement l'année de la baisse des revenus en devises et celle de l'augmentation des importations de produits destinés à la consommation. L'année qui s'annonce sera aussi une année de rodage pour ceux et celles
qui aspirent à la candidature à la présidentielle. Nous y verront des crises partisanes et des ambitions tues ainsi que d'autres annoncées. Elle verra de nouvelles alliances naitre pour conquérir ce bastion du pouvoir algérien.
Deux mille treize (2013) ne sera pas cette année charnière. Entre deux années électorales, 2013 ne sera pas l'année du travail et de l'emploi malgré la relance de centaines de chantiers, gelés par le précédent gouvernement dans un souci de préservation des équilibres budgétaires et avec une certaine vision de l'accumulation pour des entreprises algériennes.
L'année 2013 sera le prélude à l'élection présidentielle. Une année d'attentes et d'espoirs. En fait que l'on soit optimiste, pessimiste ou nihiliste, l'année 2013 ne sera que se que nous aurons décidé d'en faire.
A. E.


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