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Une affaire commerciale qui vire à la crise diplomatique



Une affaire commerciale qui vire à la crise diplomatique
L'Algérie a décidé de rappeler pour «consultation» ses ambassadeurs en Belgique et aux Pays-Bas, suite à l'affaire du Boeing saisi à Bruxelles.L'Algérie a décidé de rappeler pour «consultation» ses ambassadeurs en Belgique et aux Pays-Bas.Dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, les autorités algériennes affirment que leur décision «intervient suite à la mesure prise de retenir et d'interdire de vol, à l'aéroport de Bruxelles, un avion d'Air Algérie alors que toutes les voies de recours auprès des instances judiciaires compétentes n'ont pas été épuisées». En clair, les autorités algériennes reprochent à la justice belge d'avoir pris parti pour la société néerlandaise K'Air BV dans l'affaire qui l'oppose à la compagnie Air Algérie.Le gouvernement algérien estime que la justice belge a ignoré le recours en annulation introduit par la compagnie nationale à la suite de la procédure d'arbitrage introduite auprès de la Cour internationale d'arbitrage par K'Air BV, et autorisé la saisie de l'appareil vendredi à Bruxelles. Il est à souligner, néanmoins, que la décision des autorités algériennes intervient au moment où les relations entre l'Algérie et l'Union européenne connaissent de graves turbulences. La dernière visite en Algérie d'une délégation de l'UE a été très mal perçue par le régime.La rencontre entre les membres de la délégation de l'institution européenne avec des partis d'opposition qui réclamaient l'organisation d'une présidentielle anticipée a été considérée comme une «ingérence» dans les affaires internes du pays. «Nous n'acceptons pas l'ingérence dans les affaires algériennes des Etats et organisations internationales», avait affirmé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Le même reproche avait été formulé par le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saadani, aux membres de la délégation européenne lors de leur rencontre. Signe d'un malaise : les autorités algériennes menacent de rompre l'accord signé en 2001 entre l'Algérie et l'UE. Pour Amara Benyounès, ministre du Commerce et proche du cercle présidentiel, «l'accord d'association n'a pas eu le résultat attendu qui est de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et d'attirer des investissements directs de l'étranger (IDE) en Algérie».Il a en effet reproché à l'UE de «profiter de cet accord pour consolider sa part de marché représentant plus de la moitié des importations algériennes, et ce, malgré la forte concurrence des produits du reste du monde». «La décision des Algériens est un signal lancé aux pays européens, estime un ancien diplomate. Le clan présidentiel ne veut pas que la question de la succession de Bouteflika soit discutée par l'institution européenne.»Et de rappeler que dans les années 1980, un Boeing 727 d'Air Algérie avait été bloqué à l'aéroport de Paris en application d'une décision de la justice française, suite à une plainte de la compagnie américaine Evergreen «sans que cela n'ait débouché sur le rappel des ambassadeurs algériens en poste à Paris et aux Etats-Unis».


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