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Un taux d'intervention élevé dans la capitale


Un taux d'intervention élevé dans la capitale
Les accidents domestiques dus à la mauvaise utilisation des appareils de chauffage fonctionnant au gaz de ville ou au gaz butane font encore des victimes chaque année à Alger. Le phénomène est inquiétant, même si cela n'a causé, fort heureusement, que des indispositions passagères ou des débuts d'asphyxie.En effet, dans la capitale les interventions ont été presque quotidiennes depuis le début de l'année en cours. Le premier trimestre a été mouvementé pour la Protection civile par rapport aux années 2013 et 2014, mais moins de victimes sont enregistrées.Selon le capitaine Belkacem Saidj, chargé de la communication à la Protection civile à Alger, «sur la période allant du 1er janvier au 28 février, nous avons enregistré 32 interventions concernant les asphyxies et nous avons sauvé 56 personnes. Néanmoins, nous déplorons une victime, âgée de 45 ans, décédée le 27 janvier 2015 à la rue Mohamed Belouizdad». Pour le capitaine Saidj, «il est impératif de faire installer un matériel adéquat par des professionnels pour éviter tout risque de fuite ou d'accident.»En dépit des nombreuses interventions signalées dans l'Algérois, la région reste un «bon élève» durant le premier trimestre par rapport aux autres wilayas du pays, notamment les régions de l'Est, où le nombre de victimes est important.Dans ce sillage, le lieutenant Bernaoui de la direction générale de la Protection civile nous assure que «durant le premier trimestre de cette année, nous avons enregistré un nombre minime de victimes à Alger comparativement aux autres wilayas. Cela dit, les interventions dans la capitale sont parmi les plus récurrentes du pays, cela pourrait s'expliquer par la densité de population plus importante au niveau d'Alger».Et d'ajouter : «Beaucoup de paramètres sont liés à ce genre d'accident. Mis à part la fiabilité des appareils qui est négligée au détriment du prix par le citoyen, ce dernier omet aussi les consignes de sécurité, tels la vérification régulière de l'équipement et le ramonage des conduites d'évacuation du gaz brûlés.»Par ailleurs, la tutelle de la Société de distribution de gaz et d'électricité d'Alger (SDA) a souligné une nette diminution des émanations de monoxyde de carbone durant l'année 2015 au niveau d'Alger, mais les risques potentiels restent présents aussi bien au niveau des anciennes installations que des nouvelles, et ce, dans la plupart des communes d'Alger.C'est d'ailleurs ce qu'a montré une opération de diagnostic que la SDA a initiée en prévision de son plan d'action annuel hiver 2014-2015. Dans ce sens, il résulte de cette enquête que les principales causes sont les carences d'entretien des appareils fonctionnant au gaz, des modifications apportées aux habitations et aux installations de gaz initiales, ainsi que les comportements de quelques personnes visant l'obstruction volontaire ou par inadvertance des amenées d'air. Selon un bilan corroboré par cette institution, 89% des habitations équipées à Alger présentent des anomalies dans les installations d'évacuation des gaz brûlés. Ces mauvaises installations sont le fait d'une main-d'?uvre non qualifiée.Pour Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection du consommateur (Apoce), «ce genre d'incident est engendré par plusieurs paramètres, d'abord la provenance inconnue du matériel, l'absence d'inspecteurs au niveau du service de contrôle du commerce, ainsi que l'absence des opérateurs économiques quant à l'assistance du client dans l'installation et l'entretien».Dans le même ordre d'idées, des campagnes de sensibilisation ont été organisées par la Protection civile au centre culturel Kateb Yacine (place Audin, à Alger), ainsi que par la Gendarmerie nationale, les services de Sonelgaz. En outre, différentes associations agréées ont animé des vulgarisations sur les radios locales, et ce, pour sensibiliser de manière efficace quant aux dangers encourus.Hormis l'implication du citoyen, il faut pointer du doigt la passivité des pouvoirs publics, en l'occurrence le ministère du Commerce, qui permet l'importation d'appareils de chauffage non conformes aux normes de sécurité. Malheureusement, dans cette activité foisonnent des non-professionnels et des opérateurs avides de gain rapide, conduisant à la commercialisation et l'installation d'appareils non conformes.




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