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Un relookage de façade



Un relookage de façade
Des milliards ont été dépensés pour donner une nouvelle image à une cité qui souffre encore de ses anciens maux.La fameuse expression populaire «Ya lemzaouek men berra, ouach halek men dakhel» (Ô toi le maquillé de l'extérieur, qu'en est-il de ton état de l'intérieur) sied parfaitement aux immeubles de la cité Djamel Abdennacer, plus connus par les bâtisses du Ciloc, en référence à l'entreprise française «Compagnie interprofessionnelle du logement à Constantine», qui les a réalisés à la fin des années 1950.Oubliées durant des années, où elles avaient connu un état de dégradation lamentable, comparativement à d'autres bâtisses construits bien avant et qui sont toujours bien entretenues, ces immeubles ont subitement connu une «heureuse» sortie du tunnel, à la faveur de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe 2015. Du coup un chantier qui a bénéficié d'un budget faramineux a été lancé durant l'été 2014, pour être achevé en avril 2015. Un projet qui a animé la polémique, surtout que l'entreprise qui devait le réaliser ne fera que sous-traiter avec des petites entreprises locales, dans des circonstances non encore révélées.La suite, tous les habitants de la ville la connaitront. Des conditions de travail lamentables, des ouvriers sous-payés et non déclarés et des accidents tragiques. Des riverains sont encore traumatisés suite au décès au mois de juillet dernier de deux ouvriers, ayant laissé derrière eux des veuves et des orphelins, alors que dire des nombreux blessés qui ont échappé à la mort. Et le résultat, c'est quoi 'Des décharges à ciel ouvertPrès de six mois après le lancement de l'évènement culturel de 2015, les travaux n'ont pas encore été achevés dans deux des cinq immeubles du Ciloc. L'image de carte postale renvoyée par les façades peintes en vert «printanier», en rouge «gai», en ocre «joyeux» et en bleu «optimiste», contraste terriblement avec le décor effroyable du «coté jardin». Des images que les étrangers de passage dans la ville ne verront pas certainement.Derrière chacun des cinq bâtiments, des tonnes de déchets ménagers, de détritus, des restes de déblais de travaux de démolition, des sacs de foin, de vieux matelas en éponge, des sacs de ciment vides, des bidons de peintures et d'autres objets qui s'amassent pour donner une vue qui n'est pas belle à voir. «Ce sont les gestes d'incivisme qui ont la peau dure au Ciloc», lance un passant. Pourtant la cité devait bénéficier d'un projet de réhabilitation, qui a finalement buté contre certains obstacles, pour se limiter à une banale opération de lifting.Une chaussée dégradéeLes nombreux habitants qui ont loué le nouveau look donné à leurs immeubles, en dépit de certaines réticences qui ont retardé les travaux, déplorent la dégradation de la chaussée, conséquence des travaux du tramway, et qui n'a pas bénéficié d'un nouveau bitumage. «Avant le lancement des travaux du tramway sur le tronçon de Kaddour Boumeddous, ce problème ne se posait pas, mais après le passage fréquent des engins et surtout des poids lourds a sérieusement affecté les cours notamment celles du 2ème et du 3ème immeubles, et à un degré moindre celle du 4ème, alors que les accès sont impraticables.Cette situation s'est empirée après les chutes de pluie et de neige ; on se demande pourquoi les autorités n'ont pas prévu un bitumage, alors qu'ils ont tout fait pour donner une nouvelle image au lieu par l'aménagement de la voie passant à proximité des rails du tramway», s'interroge Salim S, commerçant. Cette situation exaspère certains résidents désireux de changer l'image de leur cité, mais le changement passera par une sérieuse campagne d'assainissement et de sensibilisation qui dépendra surtout de la bonne volonté des habitants.


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