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Un président «dirigé» pour une Algérie qui regarde ailleurs


Un président «dirigé» pour une Algérie qui regarde ailleurs
Les coups de force en Algérie se suivent et se ressemblent. Les élections, et à coups de fraude et de tromperies, deviennent l'outil de destruction massive de l'espoir de changement.L'Algérie de 2014 a «élu» un président impotent, reflet à n'en point douter d'un système en fin de vie, vacillant et prêt à toutes les bassesses et indécences pour se maintenir au pouvoir, continuant de monnayer, vaille que vaille, et contre la volonté du peuple algérien, un soutien des puissances étrangères pour sa pérennité. L'Algérie de 2014 donne au monde une piètre image d'elle ; celle d'un pays bloqué par une caste de dirigeants qui refuse de céder d'un iota sur un pouvoir confisqué depuis plus d'un demi-siècle d'indépendance.L'image du Président incapable de mettre, seul, son propre bulletin dans une enveloppe a fini par signer la caricature d'un système qui refuse de s'ouvrir et qui est en décalage avec sa société composée pourtant d'une majorité de jeunes, pleine d'énergie mais contrainte et forcée à attendre ou suivre les pas incertains d'un régime vieillissant. «Pitoyable», le mot revenait sur les lèvres des observateurs nationaux et étrangers, qui avaient peine à croire leurs yeux en voyant le président-candidat, médicalement assisté, avancer dans la salle de classe de l'école Bachir El Ibrahimi à El Biar pour accomplir, très difficilement, son acte de vote. Jeudi s'est exprimé en image, ce que Bouteflika refusait d'être lors de son premier mandat, «un trois quarts de président».Une image qui renseigne sur la nature d'un régime fait d'un pouvoir réel agissant dans l'ombre, et d'un pouvoir de façade fait d'un Exécutif aux ordres. Un pouvoir de façade qui aujourd'hui a pour chef un Président dont les capacités physiques sont très amoindries. On ne se soucie plus de soigner la façade. Même si cet énième rendez-vous électoral manqué a un goût amer, il permet toutefois, à ceux qui en doutaient encore, de voir clair dans la nature du système. L'élection du 17 avril est la meilleure chose qui arrive à ce pouvoir, qui après des décennies de roublardises et de faux-semblant, a du mal à cacher sa vraie face. Il se dénude malgré lui et se montre sous son vrai jour : un pouvoir autoritaire sclérosé qui a peine à se trouver une nouvelle façade, se contentant d'une prolongation d'un règne qui finira par l'emporter.Les artifices tombent et ne subsiste que cette image affligeante d'un président dirigé et non pas d'un président dirigeant. Le choix des décideurs a été fait, le rideau est tombé sur le 17 avril en confirmant que l'avenir du système est derrière lui. Les Algériens s'occuperont pour leur part de construire, seuls, leur avenir.




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