Algérie - A la une

Un Octobre en XXL
Il est revenu, cheveux un peu plus gris et plis supplémentaires sur le front, celui de la libération nationale. Après avoir placé son protégé, le député milliardaire Tliba à la vice-présidence de l'Assemblée, Amar Saadani a expliqué le programme : «Nous voulons un Etat civil, un pouvoir civil et des institutions civiles.» Ce qui tombe bien, les généraux sont en prison, les hommes d'affaires en justice et les DRS en retraite.Quelle est la suite ' En ces moments incertains, on ne sait pas vraiment, mais personne n'ignore ce qu'il y a eu avant. Comme aujourd'hui, c'était un 5 Octobre et en 1988, les Algériens, longtemps privés de libertés, sortaient dans la rue pour en finir avec le FLN rentier, l'armée omniprésente ainsi que le système d'une manière générale.27 ans plus tard, les manifestations sont interdites, les libertés ont rétréci, mais le FLN est toujours là, avec à sa tête Saadani, suspecté de détournements, et Tliba, le député XXL qui a réussi à faire éliminer par l'Assemblée l'impôt sur la fortune. Deux civils partis de rien, qui ont escaladé en alpinistes du vide les sommets des institutions avec un sac à dos rempli d'argent. Si l'idée de civiliser le pays et de redonner le pouvoir aux civils est une bonne idée, ce 5 octobre 2015, Saadani aura prouvé que la musique mène à tout et Tliba que l'Algérien est aujourd'hui bien nourri, incontestable avancée depuis l'indépendance.Après le glorieux tandem Bouchouareb-Haddad aux commandes de l'économie, le nouveau duo Saadani-Tliba aux commandes de la politique souhaite bien de la patience aux enfants d'Octobre, dont les plus jeunes, torturés par les civils et les militaires à l'âge de 17 ans, en ont aujourd'hui 44 comme Aïn Defla. Tout a disparu ou presque et, à Alger, des familles de disparus ont tenté de manifester, vite réprimées par la police. On a juste eu le temps d'entendre leur joli slogan «Ni Oujda ni DRS».


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