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Un moyen pour repeupler la campagne



Un moyen pour repeupler la campagne
L'habitat rural se résume à 47.223 aides financières, 24.000 projets ont été concrétisés alors que 17.230 sont en coursLa formule habitat rural est venue freiner surtout l'exode vers les villes. Elle n'a pris son réel essor qu'avec l'avènement de la concorde civile.Tout au long de la décennie noire, les campagnes ont été désertées en raison de l'insécurité qui y régnait. A la faveur du rétablissement de la paix, le phénomène inverse a été constaté. Pour favoriser ce retour et le désengorgement des villes, les pouvoirs publics ont privilégié cette formule de l'habitat où le postulant justifiant de la possession d'un terrain bénéficie d'une aide estimée à 70 millions de centimes délivrée en tranches et en conformité au taux d'avancement des travaux.Nombreux sont ceux qui estiment toutefois que la somme reste insuffisante au regard des hausses qui ont touché les matériaux de construction comme le fer et le ciment. Parce que Bouira reste une wilaya agricole, la formule a vite trouvé un terrain propice. En chiffres et dans le cadre des deux plans quinquennaux, l'habitat rural se résume à 47.223 aides financières, 24.000 projets ont été concrétisés alors que 17.230 sont en cours. La priorité accordée au dossier apparaît à travers les chiffres suivants: pour les communes de Zbarbar, Boukram, Guerrouma dans la daïra de Lakhdaria et Ridane à Sour El Ghozlane 661 aides ont été récemment octroyées. 10.474 dossiers ont été passés au crible sur 10.941 déposés.Cette volonté de fixer les campagnards se traduit aussi par des améliorations convaincantes, telle l'électrification rurale qui avoisine les 99% du taux de couverture, le désenclavement à 80%, la garantie de l'eau potable avec les grands projets de transferts à partir des barrages, le raccordement du gaz naturel pour près de 60% de la population et l'assainissement. Voulant toujours favoriser le projet, le législateur algérien ira jusqu'à modifier la condition principale imposée jusque-là.En effet et depuis la mise en place du procédé, il était exigé du bénéficiaire une construction en rez-de-chaussée seulement. Etant donné que la majorité des familles en zone rurale reste dans l'indivision, l'Etat a accordé une dérogation permettant par exemple à deux bénéficiaires d'un même père de bâtir une même habitation en deux étages. Cette décision est motivée par le fait que dans certains cas, l'héritage peut se limiter à une parcelle réduite.Cette nouvelle disposition, en plus d'augmenter le nombre de bénéficiaires, préserve les terres agricoles du domaine privé. Une autre raison a poussé les pouvoirs publics à adhérer sans condition au projet.La motivation est d'ordre politique, puisque les campagnes restent des viviers électoraux. Les taux de participation à toutes les consultations électorales confirment cette thèse, puisque les villes ne votent plus ou très timidement. L'agriculture demeurant le pilier d'un développement durable et l'unique alternative pour une autosatisfaction alimentaire, il est plus qu'obligatoire de raviver nos campagnes, de donner les moyens aux paysans et de leur permettre de vivre dans un logement décent. L'habitat rural et malgré ses multiples avantages ne doit pas dénaturer la campagne. Les clauses des cahiers des charges incitent à l'utilisation de matériaux de l'époque. Les plans architecturaux sont uniformes.En laissant plus de liberté aux bénéficiaires, ces habitations peuvent être intégrées dans l'environnement immédiat. Une habitation réalisée sur le versant du Djurdjura doit avoir ses spécificités comparativement à celle bâtie sur les Hauts-Plateaux d'Ahl El Ksar. Une maisonnette de Chorfa ne doit pas être identique à celle construite à Ridane. S'agissant toujours des lacunes, il est nécessaire de se pencher sur les critères d'attribution. L'égoïsme quelquefois prend le dessus. Nombreux sont ceux qui viennent se greffer à l'opération et sans être dans le besoin profitent de l'aubaine pour ériger des résidences secondaires.Lors des différentes sessions de l'Assemblée populaire de wilaya, cette entorse involontaire à la loi, a suscité la colère du premier responsable de la wilaya qui a mis en demeure les chefs de daïra d'accorder toute l'attention exigée au dossier. «Ce qui est fait en marge de la révolution agraire où on a exproprié les propriétaires pour offrir des terres à des personnes qui les ont louées, ou vendues, ne doit pas se refaire» déclarait depuis son perchoir, un ancien président de l'assemblée élue.







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