Algérie

Un monodrame bien interprété




Un monodrame bien interprété
Le monodrame, d'une heure et dix minutes, est scindé en six tableaux. Il met le doigt sur les non-dits de la société et surtout la question de la vérité. « Doit-on la dire ou la cacher ' », s'interroge Redouane Cherrad. Il y a différentes scènes évocatrices du dialogue dans la société. On retrouve plusieurs personnages, références et situations sociales. C'est-à-dire des discours entre femmes, classes sociales, gens lettrés, familles, amis... », nous dit-il. La pièce dépeint le comportement de l'Homme pour préserver son humanisme dans une société violente. Avec sa première apparition sur les planches, le comédien a confirmé son talent. A l'intérieur d'une maison, le décor est composé de trois dispositifs scéniques, à savoir trois canapés recouverts d'une toile noire dans une pièce sombre. Le théâtre est philosophie parce qu'il suggère des questions. Le comédien, dans une langue simple et châtiée (arabe dialectal et français classique), interroge la société sur comment dire les choses et sur quelle base les dire. Est-ce que le discours en société est simplement prononcé pour meubler le temps ou pour aboutir à quelque chose ' Il soulève et dénonce la culture de l'apparence. Le metteur en scène s'est basé sur l'éclairage, en introduisant des flaques (espaces limités) où le comédien est plongé dans son univers. Il fallait être très audacieux pour créer un texte aussi puissant qui reflète un monde si réel. Le pari a été réussi, selon le public. « J'ai adoré le décor, le jeu du comédien, le texte. Je suis séduit par ce spectacle », nous confie le comédien et peintre Arslane. Selon lui, « le jeu de l'acteur a été remarquable et il faudrait le féliciter et l'encourager. Redouane Cherrad préside l'association « Espaces culturels » de Sétif, où il gère une bibliothèque depuis une dizaine d'années. Il s'intéresse au 4e Art et à l'écriture théâtrale. Ce spectacle sera distribué aux journées théâtrales d'Annaba, Batna et Sétif. Il souhaite qu'on monte ses sept textes théâtraux. Quant à l'humoriste Toufik Mezaâche, connu sur la scène artistique depuis une vingtaine d'années, ses monologues, à l'instar de « Le retard », ont été primés huit fois sur les plans national et international. Il prépare actuellement un one-man-show intitulé « Nous les Algériens », dont la générale est prévue au mois de mai prochain à Sétif.Un débat sans publicEn marge du spectacle, le duo Cherrad- Mezaâche a répondu aux questions d'un public de qualité mais réduit. Au sujet du thème traité, qualifié d'inaccessible pour le large public, Redouane Cherrad répond sur un ton abrupt. « Je n'aime pas du tout. Cela me contrarie beaucoup, parce que, comme militant, je fais en sorte que la culture soit à la portée de tous. J'écris et je joue pour tout le monde, j'ai utilisé l'arabe dialectal comme moyen d'expression en vue de toucher tous les publics. » Concernant l'absence de spectateurs, les créateurs de la pièce chargent les médias et la gestion des institutions culturelles qui devraient, selon eux, s'impliquer davantage pour médiatiser les événements. « C'est tout un mécanisme qu'il faudrait mettre en place pour aller vers le public », estiment-ils .


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