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UN MOIS DE MANIFESTATIONS CONTRE LE GAZ DE SCHISTE ET ÇA CONTINUE ENCORE !



UN MOIS DE MANIFESTATIONS CONTRE LE GAZ DE SCHISTE ET ÇA CONTINUE ENCORE !
Alors que la ruée vers le gaz de schiste, cet hydrocarbure non conventionnel, est en cours en Amérique du Nord, en Angleterre et en Europe après que la Commission européenne ait de donné son feu vert, mercredi 22 janvier 2014 pour autoriser l'exploitation du gaz de schiste, sur fond de contestations populaires, les pays du monde et l'Algérie aussi semblent suivre la voie tracée par les Etats-Unis, une expérience amère qui met le gouvernement algérien au pied du mur à In Salah : ExplicationDepuis un mois, des manifestants protestent contre des forages exploratoires de gaz de schiste à In Salah. Ils redoutent, entre autres, une pollution des nappes phréatiques et le pompage d'eau à grande échelle pour fracturer la roche. Le 31/01/2015, un mois, jour pour jour, c'est le temps depuis lequel les manifestants anti-gaz de schiste battent le pavé, quotidiennement, à In Salah. L'objet de leur grief : le forage de deux puits exploratoires dans le bassin d'Ahnet, dans le Sud du pays.C'est l'annonce du succès de ce forage pilote par le ministre de l'Energie Youcef Yousfi en personne, le 27 décembre 2014, qui a mis le feu aux poudres. Le 31 décembre, les habitants d'In Salah descendent dans la rue. De jour en jour, la contestation perdure pour réclamer un moratoire sur les forages conduits par Sonatrach. Le mouvement de contestation, dans un premier temps localisé à In Salah, s'est maintenant répandu dans d'autres localités : In Ghar, Sahla Tahtania ou encore Ghardaïa. Ce samedi 31 janvier, de nombreuses marches étaient organisées dans le pays. De nouvelles négociations avec les représentants de l'Etat devraient avoir lieu prochainement. Selon la présidence de la République citée par l'agence Algérie Presse Service, les forages tests seront "achevés à très brèves échéances" et "l'exploitation proprement dite" du gaz n'est pas encore à l'ordre du jour. 20 000 milliards de mètres cube de gaz seraient récupérables selon la société d'hydrocarbures.La contestation anti-gaz de schiste n'est pourtant pas toute neuve dans le pays. Dès juin 2012, une pétition en ligne est lancée "contre le lancement du premier forage de gaz de schiste dans le bassin de l'Ahnet". Son auteur, est maître de conférences à l'université et expert en mines et carrières et en environnement.L'Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) , de réserves de gaz de schiste...maisAin Salah dit non !Alors que l'Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cube (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF récupérables sur la base d'un taux de récupération (TR) de 15%, selon l'APS qui se réfère aux évaluations réalisées par Sonatrach sur cinq bassins sahariens (d'Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine), avec des réserves à l'état liquide (pétrole, condensat et autres ) s'élevant à 248 milliards de barils dans ces 5 bassins, selon la même source, et qui positionne l'Algérie au 4e rang mondial en termes de ressources techniquement récupérables, avec ce taux de récupération de 15%, la population In Salah s'oppose toujours et dit non , sur fond de crainte pour la préservation de l'environnement et de l'agriculture ou c'est l'?uvre d'une main politique, la réponse demeure toujours une énigme !Parmi les arguments qui sont mis en exergue par les opposants aux forages de cet hydrocarbure non conventionnel, il y a celui de la quantité d'eau nécessaire à leur réalisation alors que les puits se trouvent dans le Sahara. Au-delà de la question des réserves en eau, c'est la préservation de l'environnement et de l'agriculture qui est en jeu pour les opposants. Malgré les propos rassurants du ministre de l'Energie lors de son déplacement à In Salah (il a déclaré que "l'exploitation de cette énergie ne comportait aucun danger"), pour les militants anti-gaz de schiste, la liste des ?'craintes'' est longue : impact sur la faune et la flore, pollution des nappes phréatiques, émission de gaz à effet de serre et pollution atmosphérique, risques de séismes, remontée de radionucléides enfouis dans le sol depuis plusieurs millions d'années... Pour appuyer leurs craintes, ils se fondent notamment sur l'exemple américain des forages de gaz de schiste. Selon des responsables de la Sonatrach, "toutes les mesures de précaution" auraient été prises lors des forages-tests. Un mois après le début de la mobilisation, les manifestants anti-gaz de schiste restent fermement opposés aux forages.Rappelons que, la direction de la Sonatrach a évalué que l'exploitation de gaz de schiste dans la région permettrait la création de 50 000 emplois directs et indirects sur les vingt prochaines années, avec un investissement de 52 milliards d'euros. Elle estimerait en outre que "cette ressource permettra à l'Algérie de diversifier ses ressources en énergie".La commission européenne donne son avis favorable à l'exploitation du gaz de schiste !Si la Commission européenne, avec les recommandations favorables qu'elle vient de dévoiler, donne son feu vert à l'exploitation du gaz de schiste, cette exploitation n'est, pour autant, pas autorisée partout en Europe : la France l'interdit, ainsi que la Bulgarie et la République tchèque. Alors que la ruée vers le gaz de schiste, cet hydrocarbure non conventionnel, est en cours en Amérique du Nord, comme en Pologne,-en Angleterre, elle reprend malgré des incidents sismiques ayant contraint les pétroliers à stopper les forages-, la Commission européenne vient d'adopter, mercredi 22 janvier 2014 une recommandation sur le gaz de schiste, qui autorise leur exploitation dans un cadre très peu contraignant. Ainsi, malgré les risques environnementaux, les pays de l'Union européenne semblent suivre la voie tracée par les Etats-Unis.


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