Un milliard de logements
C?est dans sa nature. Comme le faucon qui ne sait pas faire pousser les montagnes, mais sait très bien voler au-dessus, le dirigeant algérien possède cette capacité à être lent à la réforme, mais à être par contre très rapide à la promesse. Dans le chapitre « où ranger ses enfants ? », préoccupation principale des Algériens, du un puis des deux millions de logements promis par le gouvernement à la sortie d?un dîner arrosé, la promesse vient de passer à 2,8 millions. Au-delà du rire des sans-logis que suscite ce nouveau record d?inflation verbale détenu en l?occurrence par monsieur Hamimid, ministre du Logement, il y a de quoi s?inquiéter quand on sait que les logements AADL promis au siècle dernier ne sont même pas distribués. On connaît la faculté du dirigeant algérien à faire des promesses sur 10, 20 ou 50 ans, souvent sur des échéances où il a toutes les chances de ne plus être là, mais chez lui, dans sa maison. Ce qui explique qu?en attendant le milliard de logements, les Algériens habitent là où ils peuvent, c?est-à-dire là où il y a un peu d?espace, dans les failles des séismes, dans le vide politique, dans les cerveaux déficients ou dans les marges des cahiers de géographie. Il suffit d?ailleurs d?ouvrir une porte de l?inconscient pour trouver des gens qui y habitent, de passer le mur du son pour y recenser des habitations illicites ou encore de faire preuve de largesse d?esprit pour se retrouver avec des indus occupants dedans. Quand on sait qu?en Tunisie ou au Maroc, n?importe quel employé moyen peut se louer un appartement et sans être obligé de payer 15 ans d?avance, on est en droit de demander à Monsieur Hamimid de faire d?abord quelque chose à ce niveau. Sans lui dire bien sûr qu?on ne croit pas à sa promesse du milliard de logement. Il risquerait de se fâcher et de nous rayer des listes d?attribution de 2034.
Posté Le : 18/01/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com