Algérie

Un mandat supplémentaire pour finaliser les chantiers



C'est désormais clair. Le programme avec lequel le président Bouteflika compte briguer un troisième mandat ne comporte aucune nouveauté. Ce serait une mandature supplémentaire pour tenter de parachever tous les projets ayant accusé des retards. Comme en 2004, le staff de campagne du président candidat sort le même argument pour justifier « l'utilité » d'un troisième mandat. « C'est pour parachever les chantiers lancés durant le mandat précédent », lancent, à chaque fois, les partisans de Abdelaziz Bouteflika. Les priorités du troisième mandat sont, selon Abdelmalek Sellal, directeur de campagne électorale du président sortant, « l'autoroute Est-Ouest, le transport ferroviaire et le logement ». Des projets devant être réceptionnés avant la fin du deuxième mandat (le 18 avril 2009). Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Sellal s'est livré à un exercice arithmétique pour louer « les grandes réalisations du deuxième mandat ». Des enveloppes budgétaires dépensées ou à consommer durant le prochain quinquennat au taux de la croissance économique, l'orateur s'est montré peu convaincant. Surtout sur les trois premiers projets cités.Ainsi, pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, le directeur de campagne de Bouteflika tente de faire croire « qu'il n'a jamais été question de terminer cette autoroute à la fin du deuxième mandat ». « L'autoroute Est-Ouest (1200 km) sera livrée dans les délais. C'est un défi majeur que peu de pays peuvent relever et le contrat a été signé pour une durée 40 mois », a-t-il dit. M. Sellal fait mine d'oublier les multiples annonces des membres du gouvernement qui n'ont pas cessé d'affirmer que « les candidats à la présidentielle de 2009 vont sillonner l'Algérie en empruntant la méga-autoroute Est-Ouest ». C'est une phrase prononcée par Ahmed Ouyahia lorsqu'il était chef de gouvernement.Depuis, l'ambition a été revue à la baisse. Il semblerait que les retards accumulés dans la réalisation du projet ont servi d'arguments pour justifier une rallonge de mandat. Pareil pour le transport ferroviaire. La modernisation du rail, pour laquelle l'enveloppe budgétaire a été dégagée depuis 2005, n'a toujours pas démarré. Que des effets d'annonce. D'ailleurs, le représentant du candidat Bouteflika ne s'est pas étalé sur ce projet et il l'a complètement éludé. Aucune donnée n'a été communiquée sur le taux de réalisation de ce chantier. Et le programme du million de logements ' Sur ce point, le staff de Bouteflika ne trouve pas les arguments nécessaires pour expliquer le retard.Même en comptabilisant les logements réalisés avant le début du mandat actuel, on n'arrive pas à gonfler le chiffre officiel. Ce n'est qu'en septembre 2009, a souligné M. Sellal, que le « quorum » d'un million de logements sera à peine atteint. A cette échéance, seules 900 000 unités, a-t-il dit, seront livrées. Ces trois chantiers démontrent déjà parfaitement que les promesses faites par le candidat Bouteflika en 2004 ne se sont finalement pas traduites sur le terrain.
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