Un lieu, une histoire

Lvir N'Bouabcha (le puits Bouabcha), dans le village Tifra, est un lieu-témoin des atrocités commises par la France coloniale durant la guerre d'indépendance. Les ossements de dix?sept personnes enterrées vivantes, en 1957 par des soldats coloniaux, y reposent encore. «Cela s'est passé pendant la saison des olives, se souvient un villageois.Des prisonniers détenus dans les geôles de la SAS, installée au village Tizi-Tifra, sont conduits enchaînés vers Ait-Chaâyev où ils seront jetés dans le puits appartenant à la famille Bouabcha». Selon des témoignages concordants, les soldats français auraient mitraillé le premier prisonnier de la cordée qui, poussé dans le puits, entraîna dans sa chute les autres prisonniers.Se servant d'un engin affecté, alors, aux travaux d'ouverture de la piste (Tifra-Remila), les soldats ont remblayé totalement le puits en rasant la bâtisse qui l'entoure. En souvenir à ce crime de guerre, une stèle commémorative portant les noms des 17 martyrs se dresse aujourd'hui au même endroit.