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Un joyau architectural sans moyens adéquats



Un joyau architectural sans moyens adéquats
L'équipement nécessaire pour un bon fonctionnement n'est toujours pas fourni, alors que sur le cahier des charges, tout est «parfait».L'Etablissement hospitalier «Petit Omar» de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou) est spécialisé en cardiologie et chirurgie cardio-pédiatrique. Sa structure est un véritable joyau architectural, d'envergure régionale, voire nationale, inauguré le 18 février 2014 par le ministre de la santé, et baptisé, à cette occasion célébrant la journée nationale du chahid, au nom du martyr Yacef Omar dit «Petit Omar». Ayant accusé déjà du retard dans sa réalisation, cet EHS de 80 lits, est livré alors à la hâte, mais telle «une coquille vide», si ce n'est une équipe de chirurgiens et de techniciens venue d'Alger avec «armes et bagages» pour y assurer, conjointement avec le personnel en place, «un admirable travail». Au bout de quelques mois après l'inauguration, cette équipe d'Alger, épuisée par les durs allers-retours quotidiens entre la capitale et Draâ Ben Khedda, a fini par rentrer «chez elle» en reprenant, quelques mois plus tard, son précieux matériel.C'est dire que l'équipement nécessaire pour un bon fonctionnement n'est toujours pas fourni, alors que sur le cahier des charges, tout est «parfait». Avec un «désert» régnant dans la quasi-totalité des services, le directeur de l'établissement, M. Youcef Moumni, n'a pas d'autres choix que d'interpeller les autorités de wilaya sur les manques en équipements et produits divers, ainsi qu'en personnel. Ayant sollicité récemment de la DSP l'octroi d'une enveloppe financière «consistante» pour alimenter la pharmacie de l'EHS en médicaments, afin de répondre un tant soit peu aux besoins des malades, l'hôpital se verra accorder un budget de 14 milliards de centimes pour son fonctionnement global. Or, ce montant suffirait juste pour la pharmacie, nous a-t-on indiqué. Selon nos sources, le laboratoire de cet EHS, fonctionne avec de vieux appareils, ramenés de l'EPH Azazga, mais qui tombent souvent en panne.Manque de réactifs et d'équipementsLe laboratoire comme le service de transfusion sanguine (CTS) accusent un manque en réactifs et en équipements, d'où des contraintes de déplacements, jusqu'à 10 fois par jour et parfois la nuit au CHU Nedir. De plus, cet hôpital a un parc automobile vide, pas même une ambulance médicalisée. D'après toujours notre source, deux des quatre ascenseurs de l'établissement ne marchent que lorsqu'une visite de ministre est annoncée. A cause de la non installation électrique et de la non finition de quelques salles destinées à la buanderie, où les machines sont toujours en attente de placement, le personnel de cette dernière est obligé de prendre la lingerie de l'hôpital, avec le quota de détergents nécessaire, vers la clinique Sbihi de Tizi Ouzou pour son lavage. Le service de l'IRM (Imagerie par résonance magnétique), «cadenassé» pendant tout le mois d'octobre dernier au motif de la non signature de sa réception provisoire, est enfin en fonctionnement, nous a-t-on indiqué.Effectif insuffisantAu service de la médecine nucléaire, des appareils sophistiqués ont été acquis, mais il lui manque des produits et des équipements, tels que des paillasses, des réactifs, la climatisation, etc. Aux ressources humaines, seuls 50 agents, contractuels, (gardiens, cuisiniers, chauffeurs, chauffagistes, plombiers, femmes de ménages, etc.), y exercent. «La logique voudrait que ce soit plus que le double d'un tel effectif à s'y relayer, sachant qu'avec son envergure, cet hôpital fonctionne 24h/24h», nous a-t-on expliqué en précisant que même «le budget supplémentaire (BS) de l'établissement n'a pu être accordé encore».La salle de cathétérisme cardiaque, pour laquelle le matériel attend son installation, est abandonnée en chantier par l'entreprise portugaise réalisatrice, car celle-ci attend toujours l'ODS (ordre de service) nécessaire. Les chambres des malades, selon nos interlocuteurs, ont été équipées de téléviseurs à écran plasma, en plus de l'achat de chariots nécessaires, le tout sur le budget de fonctionnement de l'hôpital.Notons que malgré des difficultés rencontrées par le personnel de l'EHS au lendemain du départ de l'équipe d'Alger avec son arsenal matériel, une courbe ascendante, qui avait connu préalablement une sérieuse baisse, a enregistré une progression encourageante, si ce n'est «l'incident», dû au débrayage intervenu le 18 novembre dernier avec la décision de mise à l'écart du directeur de l'établissement, «décision réfutée par tout le personnel». Cette statistique donnée par notre source montre qu'en février dernier (avec donc l'équipe d'Alger), 11 malades avaient été opérés, le mois suivant (mars), 21 malades opérés. Au mois d'avril, avec le départ de l'équipe d'Alger, et au mois de mai, seuls, respectivement, 3 et 2 malades avaient été opérés. Au mois de juin, pas moins de 10 malades ont été opérés par l'équipe relevant à 100% de l'EHS.Pour les mois de juillet, août et septembre, aucun malade n'est opéré, étant donné que l'équipe médicale d'Alger est venue récupérer son instrumentation médicale. Mais après réception du matériel, notamment des pompes et instruments chirurgicaux, 8 autres interventions ont été réalisées au mois d'octobre dernier par le personnel de l'EHS exclusivement. Dans la première quinzaine de novembre, cinq malades avaient été opérés, alors que quatre autres étaient programmés pour la semaine suivante. A préciser que toutes les interventions chirurgicales ont connu un succès total, nous a-t-on affirmé.


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