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Un jour je saurais... 37e partie



Un jour je saurais... 37e partie
Résumé : Alors que Nora pansait ses plaies physiques, Yazid pansaient ses plaies morales, et confiait ses peines à son ami Faouzi. Il était si affligé que le doute s'insinua en lui. Le mariage hâtif relevait sûrement d'une relation extraconjugale de son ex-femme avec cet homme qu'elle venait d'épouser sans crier gare.Il passe la main dans les cheveux :- Mon esprit est trop encombré... Je ne vois pas comment je pourrais penser à travailler.- J'allais justement te proposer de prendre quelques jours de repos... Euh... Tu devrais tout d'abord aller te renseigner plus amplement sur les dires de cette enseignante... Sait-on jamais. Peut-être ne parliez-vous pas de la même personne '- C'était mon intention figure-toi. Mais je ne dois pas me bercer d'illusions. Nora a disparu de cette école depuis la fin de la précédente année scolaire. J'ai plutôt pensé qu'elle voulait changer d'établissement afin de m'éviter. Enfin, c'est ce que j'ai supposé...- Tu sauras bientôt toute la vérité. En attendant, repose-toi, et surtout, ne tente pas de trouver refuge cette fois-ci encore dans les affres de l'alcool.Yazid ébauche un sourire triste :- Tu veux que je renoue avec cet ennemi qui a détruit ma vie...Il secoue sa tête :- Non Faouzi... L'alcool est pour moi ce cauchemar dont je me suis à tout jamais débarrassé.Achour revint vers la mi-journée, et trouve l'appartement sens dessus dessous. Nora était affalée dans un coin, les vêtements déchirés et l'air hagard.Il regarde autour de lui, et son sang ne fera qu'un tour :-Tu as détruis mon foyer... Tu as tout cassé...Il fait quelques pas à travers les débris de verre et les déchets qui jonchaient le sol. Les vitres qui restaient à la fenêtre n'avaient pas échappé à la furie de Nora, et les ustensiles de cuisine formaient un tas de ferraille dans un coin. Il y avait un désordre incommensurable dans le couloir et la salle d'eau. Les valises étaient grandes ouvertes et leur contenu réduit à néant. Les olives, les figues sèches, l'huile... et toutes les victuailles qu'il avait soigneusement ramenés du bled ne formaient plus qu'une bouillie noirâtre. Même les caissons qui formaient le lit n'avaient pas échappé à ce raz de marée... Les planches en avaient été arrachées et des morceaux de bois cassé étaient éparpillés au quatre coins de la pièce.Achour se prend la tête entre les mains. De sa vie, il n'avait assisté à un tel désastre chez lui.Il tremblait de tous ses membres, et la sueur coulait abondamment de tous les pores de son corps.Il agite ses deux mains comme pour chasser cette vision qui agressait son regard, avant de s'approcher de Nora, qui n'avait pas bougé de sa place :-Qu'as-tu fait petite vaurienne 'Ses yeux jetaient des éclairs et sa voix devenait de plus en plus rauque et chevrotante. Il titube, puis s'accroche au mur, avant de tomber de tout son long.Nora recule dans un coin et met ses mains devant son visage. Achour se relève et vient sur elle. Il tente de l'attraper par les cheveux, mais elle se dérobe et il trébuche sur un bout de bois, avant de retomber sur une valise. Du sang coulait de son poignet et de sa main. Il s'approche encore de Nora, mais plus prompte que lui, cette dernière se relève et lui échappe, pour s'enfermer dans la salle d'eau. La serrure ne fermait pas bien certes, mais elle pousse un jerrican contre la porte avant de s'asseoir dessus.Achour n'était plus de prime jeunesse, et ses tentatives pour ouvrir la porte furent vaines. Hors de lui, il se met à crier avant de menacer la jeune femme :-Tu ne perds rien pour attendre... Ta fuite ne pourra te sauver de ma colère... Tu finiras bien par sortir de ta cachette...Fatigué, il s'assoit à même le sol en s'adossant à la porte. Nora porte une main à son c?ur qui battait la chamade et tente de reprendre ses esprits. Achour avait raison. Elle ne pourrait se cacher éternellement dans cette pièce. Si elle en sortait, il va à coup sûr la lyncher. Elle réfléchit au meilleur moyen de quitter les lieux et se dit en fin de compte que son mari ne pourra résister trop longtemps à la faim et au sommeil. Il devrait se lever et sortir pour aller s'acheter quelque chose à manger et elle en profitera pour tenter de casser la serrure de la porte d'entrée pour partir. Cette idée l'avait déjà effleurée auparavant, mais elle était épuisée par sa rage et sa colère, et n'avait pu trouver la force requise pour défoncer la serrure ou casser tout bonnement la porte brinquebalante qui ne tenait plus que par un gond.Elle venait de frôler une dépression et se rendit compte qu'elle avait passé toute sa colère sur tout ce qui lui était tombé sous la main. Seules ses affaires avaient échappé à ce moment d'égarement. Elle voulait s'accrocher à elles, afin de se rassurer et de se prouver qu'elle avait encore une identité, et une personnalité.Elle fouille dans son corsage et retire son passeport. Elle l'avait trouvé au fond d'une des valises de son mari, bien caché dans une pochette en faux cuir avec ses propres papiers.Elle avait récupéré son passeport et détruit le sien. Si elle s'enfuyait pour rentrer au bled, elle gagnera du temps, car il ne pourra pas quitter les frontières sans ce document ou son équivalent.(À suivre) Y. H.NomAdresse email


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