Un homme aux idées novatrices

Le philosophe et islamologue Mohamed Arkoun, disparu l'an dernier, a été au centre d'une conférence organisée par l'association de philosophie d'El Djahidia. Critiqué, marginalisé pour des raisons politiques et culturelles, cet intellectuel, comme le soulignera dans son intervention le Pr Bousaha, président de l'association de philosophie, « reste un incompris qui a usé des différents outils scientifiques pour arriver à des résultats précis ». L'intervenant précisera qu'« il est internationalement reconnu. Il a enseigné l'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne principalement. « L'islamologie appliquée » fut la discipline qu'il a développée dans diverses universités européennes et américaines et à travers ses nombreuses publications ». Le Pr Bousaha, tout en confirmant qu'il a « certes critiqué notre culture et nos coutumes » dira que « cet intellectuel de haute volée a décortiqué le discours des orientalistes de manière scientifique ». « Il s'est intéressé, également, au patrimoine arabe et à travers ses travaux et ses réflexions, il aspirait revivifier l'ijtihad en Islam » a-t-il ajouté. Le conférencier, au cours de son intervention, a rappelé que Mohamed Arkoun n'a jamais été contre l'Islam. « Lors de la parution des « versets sataniques », Arkoun avait réagi à travers un papier publié dans le Monde. « Suite à cela, il a été banni et rejeté par l'Europe ». De son côté, le Pr. Noureddine Djebar a souligné que « Arkoun voulait la séparation entre le politique et la religion. Il n'était nullement contre l'Islam comme on l'a toujours cru et fait comprendre ». Pour le conférencier, Arkoun a toujours dérangé par ses idées novatrices et ses idéaux. La vie et le parcours de Mohamed Arkoun ont été le sujet d'un livre que sa fille vient de faire paraître. Il sera présenté incessamment en Algérie.