Du 19 mai 1956 au 24 avril 1958, c’était le parcours révolutionnaire du martyr Taleb Abderrahmane, un symbole estudiantin qui a changé le cours de l’histoire grâce à sa fabrication d’explosif pendant la Bataille d’Alger. Mais 60 ans plus tard, qui aurait cru que ce jeune étudiant en chimie qui a sacrifié sa vie pour devenir l’ennemi juré du colonialisme ne ferait plus objet en milieu de nos établissements d’enseignement supérieur ?
Nous étions plus optimistes le jour où les hautes autorités du pays ont sanctionné l’ex-wali de Skikda pour son manque de respect aux moudjahidine, nous avons cru comprendre à travers de cet acte, que notre valeur de citoyenneté se mesurait en fin de compte à l’historique révolutionnaire de nos ancêtres, mais nous revoilà une année après, face à une autre dérive plus grave et assez condamnable puisque et à contre-courant de la politique nationale relative à la préservation de la mémoire et l’identité nationale, nous constatons avec un grand regret, que quelques établissements de l’enseignement supérieur et notamment les œuvres universitaires n’accordent aucune importance à nos dates commémoratives et encore moins à la nationalisation de la communauté estudiantine. Sinon, comment explique t-on, la marginalisation du 60e anniversaire de la disparition du martyr Taleb Abderrahmane au sein de ces structures universitaires, une date historique mais pas pour ceux qui s’acharnent sur la promotion de leur statut professionnel au détriment de leurs attributions statutaires. Alors, à qui donc revient le rôle de préserver la gloire de nos martyrs ? Que faire devant une telle trahison contre la mémoire de nos révolutionnaires ? Des interrogations qui interviennent à l’ occasion de la journée commémorative de la disparition du chahid Taleb Abderrahmane, le 24 avril 1958, une date censée immortaliser nos origines et les sacrifices de notre peuple. Malheureusement, aucune commémoration n’est envisagée ces jours-ci ni par les trois résidences universitaires Taleb Abderrahmane situées sur les hauteurs d’Alger à Ben Aknoun, ni par la faculté d’Alger dans laquelle notre jeune martyr a étudié…, Néanmoins, seul le club sportif universitaire, Olympique Sportif des étudiants universitaires, a rendu hommage a cet héro, en présence de plusieurs personnalités sportives, et politiques a l’exception des cadres relevant de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui ont stupidement décliné le rendez-vous.
Pourtant, l’Etat a consacré un budget et tout un organigramme pour les activités culturelles et sportives au sein de ces établissements, mais a priori la politique d’impunité a fini par imposer sa médiocrité et le facteur d’irresponsabilité, au grand dam de nos origines. Reste à savoir comment expliquer à cette jeunesse sur la nécessité de servir dignement sa nation si elle ignore les valeurs de son passée.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté par : Sportuniversitaire
Ecrit par : Abderrezak Belkheir
Source : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/etudiant/quand-lignorance-devient-ingratitude-02-05-2018