Algérie

Un grand journaliste libanais tire sa révérence



Joseph Samaha, une plume libanaise L?homme paraissait défier le destin : c?est un 14 août 2006 que son dernier journal voit le jour, Al Akhbar. Le jour même du cessez-le-feu mettant fin à la meurtrière agression israélienne contre le Liban. Journaliste de renom, critique respecté et talentueux analyste, Joseph Samaha est décédé dimanche 25 février à Londres à l?âge de 58 ans d?un arrêt cardiaque. « Nous nous courbons devant toi, notre cher, notre ami, Joseph Samaha, et nous te promettons de rester fidèles à la ligne que tu as défendue », a écrit Samir Qintar, doyen des prisonniers libanais détenus en Israël dans un message de condoléances transmis par son avocat. « La fidélité à Joseph Samaha signifie l?alignement... plus justement, l?alignement permanent aux côtés du camp de ceux qui refusent l?hégémonie, du camp de la lutte pour la démocratie et la liberté. » Joseph Samaha a fait ses premières armes dans le quotidien libanais As Safir avant de cofonder à Paris l?hebdomadaire Al Youm Al Saber (le septième jour) dans les années 1980. Après un passage à Londres, au quotidien arabe Al Hayat, il réintégra, en tant que rédacteur en chef, As Safir, journal qu?il a quitté il y a six mois pour fonder, avec un groupe de journalistes et d?intellectuels passionnés, Al Akhbar, dont le numéro zéro était confectionné sous le fracas des bombardements acharnés de l?agression israélienne de juillet-août 2006. On citera dans cette équipe perchée dans l?immeuble Concorde au centre de Beyrouth, les Ibrahim El Amine, Pierre Abi Saâb, Walid Charaa, etc. Analyste percutant, Joseph Samaha a toujours défendu l?idée d?un Liban libre et libéré de ses pesanteurs confessionnelles. « Joseph Samaha ne se métamorphosera pas en martyre ; il ne s?incarnera pas en photo souriante sur la façade d?une ville aux murs surpeuplés ; il ne se révélera pas dans une sonorité rhétorique qui adresse les grands nombres. Il sera simplement une idée minoritaire, une mémoire intraduisible, et des mots dans une archive qui échappent à l?oubli », écrit un blogger libanais sur son site avant-hier.



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