Algérie

Un film sur les harraga, tourné à Oran


«Visa de la mort» de Dellal Samir Il aura fallu une certaine dose d’audace au jeune cinéaste Samir Dellal pour oser s’attaquer, dès son premier long métrage «Visa de la mort», à un sujet d’une brûlante actualité qui défraie la chronique et traduit en même temps tout le désarroi et le désespoir de la jeunesse algérienne: l’émigration clandestine. Caméra au poing, Samir Dellal s’en est allé suivre la trace de ces jeunes de tous bords, séduits par le mirage de l’exil vers un pays du nord, toujours assimilé à l’Eldorado, et dont la tentative sera inéluctablement vouée à l’échec. Des candidats à une expédition qui s’avère souvent suicidaire et dont, tous les jours que Dieu fait, les médias lourds et les unes des journaux rapportent un funeste dénouement. «Visa de la mort», d’une durée de 1h20, dont le scénario a été écrit par le réalisateur, est un film de fiction inspiré d’une histoire vécue. Le film, dont le tournage a débuté au mois de février dernier, est aujourd’hui en cours de montage et sera fin prêt dans quelques jours. Les prises de vue ont été effectuées, avec la bienveillance des autorités locales et portuaires, sur la plage de Cap Blanc, dans l’enceinte du port et à l’hôpital d’Oran. «Visa de la mort», réalisé à partir de fonds propres, raconte les mésaventures d’un jeune algérien qui, en perdant son emploi, réalise qu’il a perdu également la fille qui lui était promise. Cette désillusion le poussera à tenter l’exil par mer, au moyen d’une légère embarcation, avec un groupe de compagnons. Au cours du voyage, des changements climatiques imprévus contraindront le passeur à rebrousser chemin, en vue de reporter l’expédition lorsque le temps sera plus clément. Mais cette proposition n’est pas de l’avis de tout le groupe et une rixe éclate sur la fragile embarcation. C’est la catastrophe. Le film débute par un flash-back. Dans un service de réanimation de l’hôpital, un rescapé de l’aventure clandestine, à peine sorti du coma, fait le récit récapitulatif de son infortune. Les belles images et l’enchaînement des scènes du film attestent d’une grande maîtrise dans la conduite du récit et de la caméra. L’interprétation a été dévolue à des comédiens qui sont, pour la plupart, des profanes. Dans un souci d’authenticité, Dellal Samir a intégré dans son film, en guise d’épilogue, une série de témoignages vivants de parents de harraga, tous disparus en mer. Dans des confessions poignantes, ils exprimeront leur grande douleur et leur impuissance tout en faisant un cinglant réquisitoire contre les passeurs qu’ils considèrent, en grande partie, responsables de l’égarement de leurs enfants. Dellal Samir, qui a connu par le passé l’expérience de l’émigration, a fait son apprentissage du cinéma en France au cours d’un stage de caméraman et de monteur au CFPA de Créteil en 1998. De retour au pays, il fonde en 2005 sa boîte de production cinématographique Dell Pictures, domiciliée à Es-Sénia, qui aura à son actif la réalisation de plusieurs clips pour des chanteurs algériens célèbres, ainsi qu’une comédie loufoque actuellement sur le marché en DVD. Le film «Visa de la mort» a reçu des propositions pour participer à deux rencontres internationales en 2007, à savoir le Festival du cinéma réel à Beaubourg (1/3/2007) où les organisateurs s’engagent déjà à assurer le sous-titrage du film en plusieurs langues et le 6e Festival vidéo d’Orléans (1/1/2007). Pour un coup d’essai...
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