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Un film sur l'émigration projeté à Alger


Un film sur l'émigration projeté à Alger
«Montréal la Blanche», un long métrage de fiction du réalisateur canadien d'origine algérienne Bachir Bensaddek, sur l'exil et les difficultés d'intégration des émigrants, a été projeté mardi soir à Alger. Présenté dans le cadre des 1ères Journées scientifiques et culturelles de la communauté algérienne au Canada (16-19 octobre), le film est un récit sur les émigrants algériens vivant au Canada. Adapté d'une pièce de théâtre éponyme montée par Bachir Bensaddek lui-même en 2004, «Montréal la Blanche» donne un aperçu succinct sur l'émigration et le déracinement à travers le portrait de deux émigrants algériens dont le destin se croise à Montréal dans un taxi. Sorti en 2016, le film se base sur l'histoire d'un chauffeur de taxi, Amokrane, rôle incarné par Rabah Ait Ouyahia, et Kahina, servi par Kahina Aktouf, une femme divorcée qui tente de joindre son ex-mari à la veille de la fête de Noël afin de récupérer sa fillette. Dans le rétroviseur, Amokrane revoit en cette cliente (Kahina) son idole de jeunesse: une chanteuse populaire algérienne à son époque, donnée pour morte après un attentant terroriste lors d'un concert qu'elle avait animé à Alger. Au fil des discussions, les deux émigrés reverront leurs passés respectifs défiler pour remonter jusqu'aux années 1990, période tragique de l'histoire de l'Algérie, marquée par le terrorisme qui a contraint nombre d'Algériens à s'installer à l'étranger dont le Canada. A travers «Montréal la Blanche», le réalisateur pose de manière subtile la problématique de l'intégration des émigrés dans les pays d'accueil, en suggérant un affrontement entre les deux protagonistes: la rupture de Kahina avec son mari et l'enfermement de Amokrane dans son véhicule. La mort «supposée» de la chanteuse lors d'un concert appuie la métaphore de rompre avec les valeurs du pays d'origine et de composer avec celles du (nouveau) pays d'accueil. Le dialogue-parfois corsé-, entre les deux protagonistes illustre la cohabitation malgré la divergence de visions sur la manière de vivre l'émigration: une solitude pour l'un et un vivre ensemble pour l'autre. Le réalisateur a défendu son choix de faire coïncider la fête de Noël avec le mois de Ramadhan pour, a-t-il dit, illustrer le «choc» des cultures et l'intégration des émigrés par un échange interculturel. Le film se distingue surtout par la qualité d'interprétation, rehaussée par un jeu d'acteurs performant alliant émotions et talent. L'actrice Karina Aktouf a incarné des rôles dans quelques séries télévisées québécoises, notamment dans «Jasmine» (1996), une série policière québécoise scénarisée par Jean-Claude Lord. De son côté, Rabah Aït Ouyahia, également artiste de hip-hop, a brillé notamment dans «L'ange de goudron» (2011), un film de Denis Chouinard. Premier long métrage de Bachir Bensaddek, «Montréal la Blanche», une production canadienne, a été présenté en première mondiale en janvier 2016 au Festival international du film de Rotterdam (Hollande). Avec une carrière de seize ans, Bensaddek compte à son actif plusieurs productions dont «Pachamara», une série télévisée réalisée en 2009 et «Rap arabe» (2011), un documentaire sur des artistes arabes de hip-hop.


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