Algérie - Revue de Presse


Ce dernier cas de sévices infligés à un jeune homme dans un haut lieu symbolique de l?Etat et de ses cadres de proximité renseigne bien sur le critère de sélection des décideurs. Mais il ne recèle hélas rien de nouveau, comme l?a dit Hichem Abboud dans son livre impublié et impubliable ici, « l?Algérie est le seul pays où la mafia a pris le pouvoir », et n?est donc pas un banal contre-pouvoir organique gênant. Quelques jours après une célébration évidente des droits de l?homme, cette affaire vient à point nommé montrer que rien n?est réglé dans le pays des vitrines propres. Pourtant, faut-il monter en épingle ce fait divers, tout en sachant que l?objectif n?est pas le fils, mais le père ? Ici, la presse nationale a un rôle à jouer : éclairer les Algériens, non pas sur le type de personnages qui habite impunément les résidences d?Etat avec l?argent du pays, mais sur le gérant de ces résidences. Si personne n?est dupe dans cette histoire, puisque tout le monde sait que les hommes les moins honnêtes sont aux postes de responsabilité les plus élevés, ce feuilleton à venir n?est qu?une énième certitude sur la nécessité de changer de système. S?il faut applaudir à toutes les influences qui se battent entre elles dans l?optique d?en finir avec tous les clans et déplorer le vrai drame, celui de ce jeune homme, il faut noter que ce problème coïncide avec un autre problème endémique, celui du logement. Pendant que les résidences d?Etat abritent des cellules mafieuses, les Algériens sont en émeutes pour des logements sociaux. Il ne sert à rien de construire des cités si le Club des Pins n?est pas détruit, pour tout ce qu?il abrite comme symbolique d?injustice. En attendant, une solution : un F3 sur la lune, avec vue sur la terre. Avec une fenêtre dans la cuisine qui zoome sur le Club des Pins pour bien voir comment les requins se battent entre eux pour manger du dauphin.
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