Algérie

Un docteur d’Etat s’élève contre «l’injustice à l’Université d’Es-Sénia»



«L’attribution des logements se fait à la tête du client» Contrairement à ce qu’essayent de faire admettre certains milieux qui ne devraient pas porter l’Algérie et Oran dans leurs cœurs, la ville de Sidi El-Houari, à l’exemple de nombreuses autres de ses consœurs du pays, a fourni et continue de fournir à l’Algérie les légions de cadres dont elle a besoin pour son développement. Cependant, pour des raisons dont ces mêmes milieux gardent jalousement le secret, de plus en plus de cadres formés par l’Université algérienne n’ont plus qu’une seule idée en tête; partir au plus vite et tenter l’aventure sous des cieux censés être plus cléments. Ainsi, à la cadence où les cerveaux fuient le pays et plus particulièrement Oran, l’on est en droit de se poser la question pour savoir à qui profite cette saignée et qui se cache derrière les rideaux et orchestre cet exode de la matière grise. La pénible conjoncture traversée par le pays appartenant désormais au passé et le phénomène n’épargnant absolument aucun secteur, il n’est plus un secret pour personne que la Hedda risque de contrarier les plans de développement les mieux élaborés. En effet, il y a quelques années de cela et tant que cette fuite ne concernait que la main d’œuvre ordinaire ou intermédiaire, les gens, les officiels compris, se montraient sinon compréhensifs du moins tolérants. Maintenant que le tour de la fine fleur de nos cadres universitaires est arrivé et que le risque d’assister à un exode massif de la matière grise nationale est bien réel, de plus en plus de voix s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme et dire halte à cette dangereuse saignée. Selon des sources concordantes, ce sont les dépassements, les abus d’autorité et l’iniquité dans le traitement des dossiers de demande de logement et la gestion de leur carrière qui incitent des cadres universitaires à répondre aux chants des sirènes et choisir l’exil à l’injustice, à la marginalisation et au despotisme. Cependant, résistant aux chants des sirènes et décidés à se battre pour plus d’équité, de nombreux cadres supérieurs refusent de s’avouer vaincus et recourent aux voies légales pour recouvrer leurs droits et continuer à servir l’Algérie et les Algériens. Parmi ces résistants qui refusent d’abdiquer, nous citerons, à titre d’exemple, le cas du docteur Ferrahi Mohammed Issam, un brillant professeur de l’Université d’Es-Sénia dont les compétences sont reconnues, comme en font foi divers documents en notre possession, jusque dans le pays de l’Oncle Sam. Selon cet éminent docteur en chimie, option chimie des polymères, qui totalise pas moins de cinq publications internationales, référé comme expert international dans deux revues également de renommée internationale et qui totalise quatre d’années d’ancienneté dans le corps «Au niveau de l’Université d’Es-Sénia, l’attribution des logements se fait selon la tête du postulant. Parmi les bénéficiaires, il y a des titulaires de licences et de magister mais point de doctorat. D’après le PV de réunion de la commission d’attribution de logements, le nombre total de logements affectés à l’université d’Oran Es-Sénia est de 37 dont 4 attribués à des cas sociaux considérés comme critiques (cas d’enseignantes divorcées avec enfants, sans logement et sans soutien familial). Les 28 logements restants devant être répartis suivant les critères ci-après: ancienneté, grade, situation familiale, attestation de non affiliation du conjoint (salaire unique), non possession de bien immobilier. Ceci pour la vitrine. Ce que semble occulter ledit PV, c’est le fait que l’appartenance à une structure syndicale est considérée comme critère de choc et ceux qui s’en prévalent n’ont pas de souci à se faire. Il en est ainsi parmi des professeurs qui ont justement bénéficié de logement sur la base de leur allégeance à un syndicat. Cette pratique nous rappelle une ère que l’on pensait révolue.» Notre source ne comprend pas pourquoi en veut-on tellement aux deux seuls professeurs détenteurs de doctorat et que l’on essaye de décourager pour leur faire lâcher prise et pousser à l’exil. En effet, s’agissant de logements de fonction, de quel droit les attribuer à des cas prétendument sociaux? Elle ne comprend pas non plus comment se fait-il qu’en dépit des instructions pertinentes du président de la République, des F1 et F2 soient attribués à des professeurs. «Face à de telles pratiques qui tendent à nous chasser de notre propre pays, nous n’abdiquerons pas. L’Etat algérien nous ayant formés, nous avons mille et une obligations envers notre pays et notre peuple que nous sommes décidés à remplir quelles que puissent être les pressions et manœuvres de responsables malintentionnés. Cependant, pour arrêter la saignée et signifier aux uns et aux autres que l’Algérie a besoin de tous ses enfants, au nom de mes collègues et en mon nom personnel, j’interpelle son Excellence le Président de la République auquel nous demandons de mettre fin à la gabegie et aux basses manœuvres de ceux qui veulent faire le vide autour d’eux pour mieux saigner le pays et le peuple», assène le Docteur Feraahi Mohammed Issam. Ce dernier, enseignant chercheur à l’Université d’Oran Es-Sénia, est ainsi condamné au célibat tant qu’il n’a pas obtenu un logement de fonction comme en dispose la réglementation. Et fils de moudjahid, il refuse de déserter au moment où le pays a besoin de ses enfants pour se reconstruire. Le cas de cet éminent professeur n’étant pas isolé, des cadres universitaires d’Oran ne comprennent toujours pas pourquoi leur ville qui compte deux universités et l’ENSEP n’a bénéficié que de 70 logements dont des F1, F2 et F3 alors que Sidi Bel-Abbès a obtenu 250 F4, et Tlemcen 201. Sonatrach qui fait la fierté du pays et draine dans ses caisses les centaines de milliards qui nous font vivre étant elle aussi saignée à blanc en dépit des dénégations véhémentes de Chekib Khelil qui ne reconnaît que 40 départs vers les pays du Golfe au lieu des 4000 avancés par Badreddine de l’UGTA, qui arrêtera l’exode? L’appel pathétique du docteur Ferrahi Mohamed Issam et celui de ses collègues se trouvant dans la même situation mais qui demeurent plus que jamais décidés à servir leur pays et leur peuple seront-ils enfin entendus?
la petite doctorant dans cette année
faiza bettahar - doctorant à l'université es senia - oran, Algérie

03/04/2018 - 374632

Commentaires

SLT
faiza bettahar - doctorant un université es senia - oran, Algérie

29/03/2018 - 374248

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