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Un diagnostic et des applications




Un diagnostic et des applications
Devenue la revendication de plusieurs syndicats autonomes, la Conférence nationale d'évaluation du secteur de l'éducation s'est finalement ouverte, hier à Alger, en présence de tout ce que compte le secteur comme partenaires.Ils sont tous venus dans le but de se pencher une nouvelle fois sur un corps malade des interférences qui le rongent depuis l'indépendance du pays. De cette rencontre, qui se tient deux jours durant dans le symbolique lycée des mathématiques de Kouba, naîtront certainement des recommandations qui serviront de base à la relance d'un secteur qui constitue, en principe, le c?ur palpitant de la collectivité nationale.Il suffit d'écouter les représentants des syndicats autonomes présents à la réunion pour se rendre compte de l'élan d'espoir que crée cette rencontre, qui constitue le couronnement du nouveau langage employé par Nouria Benghebrit depuis son arrivée à la tête du secteur de l'Education nationale.«C'est une bonne chose, à condition que les recommandations soient appliquées sur le terrain», estime, par exemple, Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). L'ancien professeur de mathématiques se retient et revient à l'évidence : «Nous avons, dans ce pays, les plus belles lois du monde. Mais sur le terrain, c'est une autre paire de manche.» Son collègue du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, n'en pense pas moins : «Cette conférence est une revendication que nous avons formulée depuis le siècle dernier. Le fait qu'elle se tienne est une bonne chose.»Amoura, également professeur de mathématiques, estime que les sujets qui préoccupent le monde de l'éducation sont pris en charge par cette conférence. Reste à savoir si les recommandations qui en sortiront demain serviront à quelque chose. Une interrogation posée également par Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui relève «une contradiction entre l'approche théorique et la réalité de l'application des décisions».«Egalité des chances»Pourtant, à écouter les différents intervenants lors de la séance plénière, tous les problèmes de l'école algérienne ont été disséqués et analysés depuis la base. Cela fait des mois que des commissions y travaillent, depuis la cellule de base de l'éducation nationale, pour arriver à porter aujourd'hui près de 450 propositions. De ces suggestions venues de la base, c'est-à-dire des enseignants et de tous ceux qui font tourner l'école algérienne, beaucoup vont être prises en compte dans les recommandations qui seront rendues publiques à partir d'aujourd'hui. Il s'agit, entre autres, de la révision des moyens de formation des enseignants, de l'allègement des programmes et des méthodologies et sans doute du renforcement de la place des langues étrangères dans l'enseignement.A cela, il faut ajouter un nouveau concept qui devra désormais faire partie du jargon des Algériens : l'égalité des chances. On est passé, en effet, de la «démocratisation de l'enseignement» dans les années 1970 à une politique qui permet à tous les enfants d'Algérie d'avoir les mêmes chances lorsqu'ils accèdent à l'école. Ce qui risque d'ailleurs de créer une autre inégalité, puisque les élèves les plus méritants seront intégrés dans «un moule général face aux moins méritants» relève Boualem Amoura. Mais en même temps, «on ne peut pas continuer à croire que tous les Algériens doivent être éduqués selon la mentalité de Hydra», relève un enseignant du primaire. C'est donc de ces questions complexes que cette conférence s'occupe.


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