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Un commencement pas une fin



Un commencement pas une fin
Les diplomates algériens ont beaucoup travaillé sur le dossier malien et beaucoup leur reconnaissent un retour de pugnacité qui semblait s'être émoussé. Mais ils auront encore beaucoup à faire pour aider les Maliens à mettre en branle, ensemble, la solution «inclusive». C'est la raison pour laquelle les formules de « discussions de la dernière chance» qui accompagnent la reprise du troisième round des négociations, entamé jeudi, paraissent exagérées. Ni l'intérêt des Maliens, ni celui des voisins de l'Algérie ne doit s'accommoder d'un timing tranché. Même après la signature éventuelle d'un accord, il restera encore beaucoup à faire tant la méfiance entre les parties est grande.»Il faut aller vite vers un accord solide qui nous permette d'avancer», a déclaré Abdoulay Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali.Certes, un processus de négociation ne doit pas durer une éternité et se donner un horizon raisonnable pour conclure est légitime. Mais encore une fois dans cette longue crise malienne - qui a déjà connu des solutions sans lendemain - il faut savoir aller vite sans s'empresser. Les précédentes solutions ont bien fini par avorter car on n'a pas pris le temps de réfléchir aux mécanismes à mettre en place pour garantir leur application. La longue crise malienne nous enseigne qu'il faut accepter de prendre le temps qu'il faut plutôt que de s'engager dans des solutions sans lendemain.Les diplomates ont beaucoup travaillé pour rapprocher les points de vue, amorcer le dialogue et l'organiser. Ils ne doivent pas laisser ce travail patient être gâché par un excès de précipitation. Etre médiateur est une charge qui ne peut se permettre de l'impatience. Et encore moins de donner aux parties en conflit que l'on est pressé de conclure. Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a eu les mots justes en soulignant que l'équipe de médiation peut aider, faciliter, conseiller, mais qu'elle ne peut prendre la place des Maliens. Il appartient «aux Maliens eux-mêmes de faire la paix», a-t-il déclaré. Et il appartient aux médiateurs de ne pas baisser les bras.Le nord du Mali reste potentiellement une zone de crise et de risques pour l'ensemble de la région où les orages s'accumulent. Alors que la Libye paraît sombrer dans une dynamique d'autodestruction interne, il est impératif de travailler à immuniser le nord du Mali. Lamamra a indiqué que le groupe de médiation se donnait pour mission d'aider les Maliens à «se parler, à s'écouter et à se comprendre mutuellement pour pouvoir emprunter le chemin de la paix, jalonné d'embûches». Des embûches, il n'en manquera pas. La méfiance des parties maliennes, leur crainte de signer un «mauvais accord» en fait partie. «Nous voulons la paix, une vraie paix, mais pas à n'importe quel prix», a déclaré le porte-parole de la coordination des groupes armés du Nord-Mali.De Bamako, des réticences et des appréhensions opposées se font entendre. Il est clair que l'on n'est pas dans la dernière «ligne droite». La signature d'un accord intermalien, si elle a lieu, ne sera qu'un commencement. Il faudra un accompagnement énergique des médiateurs. De l'Algérie. Le réinvestissement, récent, de la diplomatie algérienne dans le Sahel ne doit pas être ponctuel. Il doit devenir global. C'est devenu une question de sécurité nationale.







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