Algérie - A la une


Des «warnings» sont lancés de toutes parts sur la situation actuelle, plus que critique autant sur le front économique, politique que social. Si l'extrême confusion, entretenue ou pas, devient encore plus épaisse sur le sort de la prochaine présidentielle, il en est différemment de la situation économique du pays, qui appelle à des interventions d'urgence, et au scalpel s'il le faut, pour une ablation au moindre coût des tumeurs qui sont en train de le ronger.Il y a d'abord la baisse accélérée des réserves de change. Ensuite, le gouvernement, pris à la gorge par l'ampleur des déficits et l'importante demande sociale, a été obligé de recourir pour la troisième fois à la planche à billets. La croissance stagne toujours et, surtout, la production de gaz naturel ne va plus être exportée vers 2030, avec une explosion de la demande locale.
Et, c'est dans ce schéma angoissant que le patronat vient réitérer son intention de racheter les entreprises publiques. Sinon d'entrer par ses propres investissements dans des secteurs laissés jusque-là au monopole étatique : gaz, pétrole, électricité, carburant, transport aérien et maritime. Des secteurs lourds qui nécessitent non pas de gros investissements, ce que le patronat peut avoir avec un simple jeu d'écritures avec des banques, mais une stratégie et une vision, pour le cas de notre pays, à hauteur d'un Etat, mais nécessairement pas pour un simple détenteur de «capitaux».
Au stade actuel de l'économie nationale, qui ne produit que peu pour exporter, il s'agit de secteurs à protéger, en amont et en aval, comme les hydrocarbures, les énergies renouvelables, la production d'électricité. Pour ces secteurs stratégiques, et au-delà les entreprises publiques chargées de produire et de gérer «la rente» des Algériens, celle qui fait vivre le pays avec ou sans prix avantageux du brut, il s'agit, bien au contraire, avec la prochaine loi sur les hydrocarbures, de les protéger et de les soustraire à quelques appétits mercantiles.
L'énergie, le gaz, le pétrole, l'électricité sont des secteurs stratégiques de la Nation. A ce titre, il serait vain de déplacer le fond du problème, qui est de permettre au privé d'investir dans un secteur vital, sensible. Par contre, l'investissement privé dans les activités en aval du secteur pétrolier, dans des segments créateurs de richesse et d'emploi, comme le transport, la sous-traitance industrielle, la fourniture de matériaux, serait le signe évident d'un partenariat public-privé gagnant-gagnant, même dans les secteurs jusque-là fermés aux investissements privés.
Il faut un début à tout, mais, il faut surtout que chaque étape soit respectée et encadrée dans cette ouverture que le gouvernement est soupçonné d'opérer progressivement vers des secteurs «tabous», dont le pétrole. Car il ne suffit pas d'avoir la force de l'argent et de la décision d'y accéder à tout moment, encore faut-il avoir les atouts de gérer et de faire prospérer, sans conflits sociaux, des géants de l'industrie, de l'économie nationale.
Alors, il faut certes accompagner le gouvernement dans sa stratégie de relancer la croissance économique, de diversifier les productions et les produits, de trouver des alternatives pérennes aux seules exportations d'hydrocarbures et, de manière plus globale, de faire en sorte que l'économie nationale sorte du ghetto. Qu'elle puisse se soustraire définitivement de la dépendance des hydrocarbures pour dessiner une courbe ascendante de sa croissance et faire émerger de véritables champions nationaux de l'industrie, de l'agriculture, des services, de l'ingénierie, qui fassent avancer le pays.
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