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Tunisie-Allemagne
Un débat sur les relations économiques tuniso-allemandes entre le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, et les entreprises allemandes établies en Tunisie, en présence du ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, du vice-président de l'UTICA, Hichem Elloumi, de son président, Raouf Ben Debba, de son DG Martin Henklmann et du président de l'Association d'amitié tuniso-allemande, Raouf Khammassi, a été organisé, samedi 14 janvier 2017, par la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (AHK) au Mövenpick Hôtel Gammarth.Dans son allocution, M. Ben Debba a précisé que 250 entreprises allemandes sont présentes en Tunisie. Elles emploient 55.000 personnes et ont investi 51 millions d'euros entre 2011-2015. De plus, les exportations de la Tunisie vers l'Allemagne ont augmenté de 10% entre 2013 et 2015. En outre, et se basant sur les chiffres de la FIPA, il y a eu 54 nouveaux projets de création allemands entre 2011 et 2015 et 81 projets d'extension durant cette même période. Il a souligné l'importance des relations d'amitié que partagent les deux pays.Raouf Ben Debba a surtout profité de l'occasion pour transmettre au chef du gouvernement tunisien les inquiétudes des entreprises allemandes installées en Tunisie, et qui leur ont été communiqués par leurs membres qui participent activement au développement de la Tunisie.En effet, les entreprises allemandes sont inquiètes face à l'instauration de la contribution conjoncturelle exceptionnelle pour l'année 2016 incluse dans la loi des Finances 2017. D'ailleurs, plusieurs ne l'ont pas encore annoncé à leur Bord !Elles sont aussi perplexes face au retardement de la date de l'entrée en vigueur du Code de l'investissement au mois d'avril 2017, initialement prévue pour janvier 2017, les décrets d'application n'étant pas encore parus. Il en est de même pour la loi relative aux incitations fiscales qui n'est pas encore adoptée par l'ARP. M. Ben Debba estime, donc, pour conclure que après la Conférence Tunisia 2020 qui était très bien organisée et bien réussie, il est donc primordial, qu'un suivi concis et régulier soit assuré. Il a espéré que le chef du gouvernement prenne en considération tous ces aspects afin de faire passer un message favorable aux entreprises étrangères.Pour sa part, Raouf Khammassi a estimé que la présence de Youssef Chahed démontre l'importance des relations entre les deux pays, ainsi que l'importance des sociétés allemandes dans le tissu économique tunisien. Il a exprimé la volonté que ces relations soient intensifiées d'avantage. M. Khammassi a, également, condamné l'attaque de Berlin et exprimé sa peur quant au fait qu'un amalgame soit fait entre le terrorisme et la Tunisie, à cause de cette opération.Soyez en assuré. Soyez rassurésYoussef Chahed a, quant à lui, réitéré ses condoléances aux familles des victimes de Berlin et au peuple allemand, surtout que l'auteur de l'attentat est Tunisien. Il a cependant souligné que le terrorisme n'a pas de nationalité et qu'il est l'affaire de tous. Pour lui, il est évident d'unir nos forces pour combattre ce fléau, en menant des actions concertées conjointes entre tous les pays. M. Chahed a affirmé qu'il a écouté les doléances des entreprises tuniso-allemandes, notamment la nécessité de créer un cadre juridique clair et fiable. Il a souligné que le gouvernement est déjà engagé dans cette voie et qu'il continuera à le faire. "Soyez en assurés. Soyez rassurés !", a-t-il déclaré. Et d'ajouter : "Nous nous y sommes déjà engagés et la Loi d'incitation fiscale qui est actuellement en discussion à l'Assemblée des représentants du peuple, devra, dans sa forme finale, entrer en vigueur également le 1er avril 2017. Nous nous y sommes déjà engagés et la loi de Finances 2017 va dans le sens d'un meilleur équilibre macroéconomique même si je sais que la nouvelle contribution exceptionnelle de 7,5% sur le bénéfice a pu créer quelques crispations. Mais, sans solidarité sur le partage des richesses, nous ne pourrons pas renouer avec une croissance inclusive. Et la croissance doit être inclusive. Nous nous y sommes déjà engagés et nous allons continuer. Arrivés il y a 4 mois, nous avons préalablement posé les grandes orientations. Nous allons maintenant vers les réformes qui traduiront par des actions et des actions palpables, concrètes, mesurables, quantifiables". Le chef du gouvernement a expliqué que c'est avec les entreprises allemandes que le pays vaincra le chômage ainsi que les inégalités régionales. Il a conclu en affirmant : "Et c'est tous ensemble que nous ferons de la Tunisie un pays de solidarité, de plein emploi et de croissance. Une Tunisie démocratique, des libertés et prospère où le terrorisme, la corruption et l'économie parallèle auront été maîtrisés et éradiqués. Ce n'est pas un v?u, ce n'est pas un souhait, c'est ma feuille de route !". Dans leurs interventions, les sociétés allemandes ou à participation allemande se sont interrogées comment annoncer à leurs investisseurs, alors que les bilans sont prêts, la participation exceptionnelles de 7,5%. Pour elles, ceci porte atteinte à la compétitivité du site tunisien. D'autres ont réclamé plus de fermeté en appliquant la loi, pour que les gens se sentent à l'aise et puissent continuer à investir. Autre point, les mouvements sociaux qui sont devenus parfois destructeurs d'emploi ! D'autres sociétés ont réclamé des dispositions plus fermes contre le marché parallèle qui nuit à l'économie tunisienne. Elles ont aussi dénoncé les lourdeurs administratives et la corruption qui est en train d'empirer.Certaines ont appelé à simplifier les procédures. D'autres ont évoqué la fermeture des passages vers la Libye et l'entrave de leur commerce outre les blocages de la BCT qui laissent leurs requêtes en Standby. Des sociétés ont évoqué des problèmes persistants au port de Radés comme l'absence de permanence de la Douane.Chahad comprend le souci des entreprises allemandesà toutes ces doléances, M. Chahed a affirmé qu'il comprend le souci des entreprises allemandes, en leur rappelant que la Tunisie est en phase transitoire et que malheureusement c'est le tribut à payer, pour cette démocratie naissante. Il a admis que pendant qu'on s'assurait de la réussite politique de la transition, l'économie a été laissée-pour-compte. Ceci dit, plusieurs réformes structurelles sont en cours et d'autres ne tarderont pas, a-t-il annoncé. En 2017, plusieurs réformes sont prévues, celles des caisses sociales, de l'administration publique, du climat d'affaires, des PPP adoptées mais pas activées, d'urgence économique, etc. Concernant la participation exceptionnelle, il a rappelé que le pays traverse une crise des finances publiques avec des contraintes imposées par le FMI et les syndicats. Concernant la Libye, il a admis que la situation est complexe. Il en est de même pour la situation sociale où la révolution a créé des demandes.Youssef Chahed a martelé que l'objectif de 2019 est que les indicateurs commencent à virer au vert. Il a noté que la croissance s'est améliorée et que même la Banque mondiale prévoit une croissance de 3% en 2017 en Tunisie. Il estime qu'il y a un retour vers la production et vers la croissance, et qu'il reste optimiste surtout avec les promesses du Tunisia 2020. Il a affirmé que le gouvernement s'engage à faire les réformes nécessaires et à soutenir les investisseurs.


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