Algérie - Revue de Presse

Troubles en Côte d?Ivoire


Huit soldats français tués La Côte d?Ivoire est entrée hier dans une nouvelle zone de turbulences. La situation est tellement tendue que le Conseil de sécurité de l?ONU s?est réuni hier soir en urgence pour examiner l?évolution sur le terrain. Réunion convoquée par la France, pays directement impliqué dans ce qui se passe dans cette ancienne colonie de la côte ouest africaine. Cette implication ne semble pas plaire aux Ivoiriens qui sont descendus hier dans les rues crier leur colère. Les foules ont, selon l?AFP, incendié le lycée français Mermoz, situé dans le quartier huppé de Cocody, à Abidjan. Les protestataires dénonçaient la destruction par l?armée française de deux avions de chasse ivoiriens sur l?aéroport de Yamoussoukro, deuxième grande ville du pays. Le président français Jacques Chirac avait donné l?ordre, au cours de la journée, de détruire, selon les termes du communiqué de l?Elysée, les « moyens aériens militaires ivoiriens utilisés ces derniers jours en violation du cessez-le-feu » en Côte d?Ivoire. La réaction de Paris est intervenue après le bombardement, au moyen de ces avions de fabrication russe, de la région de Bouaké, considérée comme hostile au pouvoir du général Laurent Gbagbo. Bombardement qui a tué huit militaires français et un homme de nationalité américaine. « La France, en état de légitime défense, a riposté immédiatement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier. Paris a décidé d?envoyer en Côte d?Ivoire deux compagnies supplémentaires. Le motif ? « Assurer la sécurité de ses ressortissants », a expliqué l?Elysée. Plus de 14 000 ressortissants français vivent actuellement en Côte d?Ivoire. Dans l?après-midi, des combats ont, selon l?AFP, éclaté entre les troupes fidèles à Gbagbo et les combattants des Forces armées des forces nouvelles (FAFN, rebelles) à Sakassou, au sud de Bouaké. Jeudi dernier, l?armée ivoirienne a procédé à des bombardements aériens sur le nord du pays entre les mains des rebelles. L?engagement terrestre entre les FAFN et l?armée régulière installe une nouvelle fois la Côte d?Ivoire dans la guerre civile. Les observateurs s?interrogent sérieusement sur le sort des accords de paix de Marcoussis (région parisienne) signés en 2003. Ce n?est pas par hasard si Michel Barnier a pris le soin de rappeler à l?ordre le maître d?Abidjan. « Le président ivoirien Laurent Gbagbo doit clairement assumer ses responsabilités et le rôle qui est le sien pour ramener son pays au calme (...). Il faut immédiatement retrouver le chemin de la paix et reprendre le processus politique tracé par les accords de Marcoussis et d?Accra III », a estimé, repris par l?Associated Press (AP), le ministre français des Affaires étrangères. Hier, en fin de journée, d?autres combats ont éclaté, opposant militaires français et ivoiriens autour de l?aéroport d?Abidjan, fermé depuis au trafic international. Aucune explication n?est donnée à ce retournement spectaculaire de la situation. « Le risque est grand que le pays replonge bientôt dans une guerre dont il ne veut plus. Il apparaît désormais clairement que l?impasse totale de l?application des accords (de Marcoussi, ndlr) - du seul fait de l?obstruction systématique des représentants du parti présidentiel à l?Assemblée nationale - n?était que le prélude à une stratégie de reconquête du territoire par les armes. Face à cette stratégie guerrière, la communauté internationale doit faire preuve de lucidité et de responsabilité », estiment les FAFN dans un communiqué repris par le quotidien ivoirien Fraternité-Matin, après avoir annoncé la mort de 11 civils. Depuis septembre 2002, date du début du conflit, la Côte d?Ivoire est divisée en deux. Le nord du pays est contrôlé par les rebelles des FAFN ; le sud par les forces fidèles à Gbagbo. Les deux parties sont séparées par ce qui est appelé une « zone de confiance » assurée par les 6000 hommes de l?Onuci (forces onusiennes) et par 4000 soldats français. Les deux forces veillent au respect du cessez-le-feu proclamé en 2003. « Le rôle des forces de l?Onuci et Licorne, conformément à leur mandat, est de s?interposer entre les deux belligérants afin d?éviter qu?un drame à grande échelle ne se reproduise en Afrique », préviennent les FAFN par la voix de leur chef, Guillaume Soro.


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