Algérie - Pédagogie et Psycho-pédagogie

Trouble d’apprentissage et rentrée : 8 conseils pour les parents


Trouble d’apprentissage et rentrée : 8 conseils pour les parents
Un père aide sa fille avec ses devoirs
Le parent joue un rôle prépondérant dans la réussite scolaire de son enfant. Photo : iStock/bernardbodo

La rentrée est une période plus stressante qu'à l'ordinaire pour tous les parents. Lorsqu'on a un enfant qui doit, de surcroît, composer avec un trouble d'apprentissage, quelques conseils bien avisés des professionnels sont toujours les bienvenus.
Un texte de Camille Laventure

Faire la différence entre punition et encadrement

Les enfants qui ont des troubles d’apprentissage ont nécessairement besoin d’un encadrement et d’outils spécifiques. Par contre, encadrer ne veut pas dire punir. « Ne pas pouvoir écouter la télé quand on fait ses devoirs, ou imposer à son enfant de l’aide aux devoirs, ce n’est pas punir », donne comme exemples la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, la Dre Christine Grou.

La discipline devra probablement être plus robuste qu’avec les frères et soeurs, mais il faut faire comprendre à l’enfant qu’on lui offre de l’aide, et qu’on ne brime pas son autonomie.

Valoriser l’enfant

En plus d’encadrer l’enfant, il faut protéger son estime personnelle et sa confiance en lui. Selon la Dre Grou, cela passe par trois axes.

D’abord, il ne faut pas nier le trouble. « Il ne faut pas penser que l’enfant est seulement un trouble d’apprentissage et qu’il se définit entièrement par lui », explique la psychologue. Au contraire, en prenant bien conscience des difficultés de l’enfant, on arrivera à s’adapter en conséquence.

Ensuite, il faut le soutenir. « On lui donne les bons outils pour son coffre », conseille Mme Grou, notamment en mettant à sa disposition l’aide professionnelle nécessaire pour son développement et la complétion des travaux scolaires, sans quoi il pourrait moins bien réussir et se sentir inférieur aux autres dans certains domaines. On n’hésite donc pas à consulter l’équipe qui l’encadre à l’école et à l’extérieur pour obtenir les meilleurs trucs adaptés à ses difficultés.

Finalement, on utilise les forces de l’enfant pour contourner ses faiblesses, par exemple en choisissant des activités familiales et des loisirs où son trouble d’apprentissage ne nuira pas à son succès.

Comprendre son rôle de collaborateur

S’il y a une armée de professionnels pour entourer l’enfant, c’est le parent le véritable connaisseur. « J’accueille les parents comme les spécialistes de l’enfant, explique Catherine Labbé, psychoéducatrice dans une école secondaire de la Montérégie. Ce sont eux qui l’ont tricoté, ils ont l’historique de l’enfant depuis le jour 1. »

Il est donc primordial d’être non seulement informé sur les démarches qui sont prises par les professionnels, mais d’en faire partie. « Si les parents ne m’aident pas dans mon intervention, la grande majorité du temps, ça ne fonctionnera pas », observe Mme Labbé.

Vers le secondaire : se rendre disponible

Le passage du primaire au secondaire est un pas énorme pour la grande majorité des enfants. Il l’est d’autant plus lorsque l’élève a de la difficulté à s’organiser et à mettre ses différentes tâches en ordre de priorité. « Ce n’est pas toujours la même classe ou le même prof, il ou elle doit penser à beaucoup de choses parce qu’il y a plusieurs matières, en plus des changements sur le plan émotionnel, énumère la Dre Grou. Pour l’enfant, tout est important dans son arrivée au secondaire. Il faut se demander ce qu’on peut faire pour l’assister dans sa priorisation. »

Mmes Grou et Labbé s’entendent : pour aider un ado, être présent et à l’écoute est la base. On doit, entre autres, faire son possible pour prendre part aux réunions parents-professeurs, mettre à sa disposition l’aide professionnelle qui pourrait s’avérer nécessaire, réduire la charge de travail ou le nombre de tâches qui demandent plus d’organisation à la maison pendant les premières semaines de l’année scolaire et s’intéresser à ce que son enfant fait et vit dans le quotidien afin d’anticiper les obstacles potentiels.

Dédramatiser les échecs (et le faire rapidement)

Au cours de son parcours scolaire et personnel, l’enfant devra inévitablement faire face à des échecs, petits ou grands. L’important est d’agir rapidement afin d’éviter qu’il ne développe de l’anxiété en raison d’échecs récurrents. Encore une fois, aller chercher la bonne aide pour le bon problème s’impose, par exemple en embauchant un tuteur après une note d’examen décevante.

Il faut aussi savoir dédramatiser ces passages plus épineux. « Un échec, ce n’est pas l’échec d’une année scolaire, et ce n’est pas l’échec d’une vie », résume la Dre Grou. On aide donc l’enfant à prendre du recul et à réaliser que ses difficultés ne sont pas la fin du monde.

Garder les intervenants au courant

Le parent est un pilier essentiel dans l’encadrement de l’enfant, mais c’est l’union qui fait la force. « Appeler à l’école et être en communication avec les professionnels qui gravitent autour de son enfant, c’est la clé du succès [des démarches de ces professionnels] », affirme Catherine Labbé. Selon la psychoéducatrice, il ne faut pas se gêner pour parler avec les enseignants, la direction et tous les intervenants, à l’école ou à l’extérieur, qui font partie de l’équipe, pour les tenir informés des améliorations, des changements ou des difficultés de l’enfant.

S’enlever de la pression et respecter ses limites

Selon la Dre Grou, l’une des façons de s’enlever de la pression est de se déculpabiliser et d’être indulgent envers soi-même, notamment si l’on croit être allé trop loin. D’ailleurs, les enfants peuvent apprendre des faux-pas des parents : « Si l’on a exagéré, on peut réparer son erreur, explique la psychologue. Un parent qui vient s’excuser, c’est un beau modèle pour un enfant. »

Elle rappelle que personne ne prend toujours exactement la bonne décision. Personne n’est parfait, et chacun a ses limites. Cependant, si celles-ci sont trop souvent effleurées ou dépassées, on ne doit pas hésiter à demander de l’aide.

S’informer aux bons endroits

Deux options fiables s’offrent aux parents qui ont besoin d’information, de conseils, d’aide ou d’éclaircissements : l’équipe de professionnels qui soutiennent l’enfant (orthopédagogues, orthophonistes, psychologues, psychothérapeutes, etc.) ou le site web de l’Ordre professionnel de ces spécialistes.
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