Algérie

Trop de pharmacies selon l'ordre des pharmaciens !



L'ouverture anarchique des officines commence sérieusement à inquiéter le Conseil de l'ordre des pharmaciens. A Oran comme à Alger, le phénomène a pris des proportions telles que le Conseil de l'ordre a tiré la sonnette d'alarme. A Oran, qui enregistre un nombre d'officines multiplié par deux par rapport à la norme, le Conseil de l'ordre régional compte traduire en conseil de discipline tous les pharmaciens ayant ouvert des officines sans un accord préalable de cette organisation. Ces derniers seront sanctionnés pour exercice illégal de la profession. Ils risquent aussi la fermeture de leurs officines. Selon la représentante du Conseil de l'ordre des pharmaciens d'Oran, «il sera procédé à l'application de la règlementation dans toute sa rigueur, maintenant que le Conseil est structuré». Mais de l'autre côté, souligne notre interlocutrice, «la direction de la santé (DSP) continue à délivrer des autorisations sans notre accord et nous ne voulons pas, de ce fait, que le pharmacien soit pris en otage entre nous et la DSP». La cause de cette anarchie réside en partie, explique la représentante du Conseil de l'ordre d'Oran, «dans la mauvaise interprétation du concept de zone enclavée, tel que mentionné dans la dernière note du ministère de la Santé». Une note qui incite à l'ouverture d'officines dans les zones isolées et les nouvelles cités mais qui a ouvert le champ à des installations anarchiques puisque la répartition géographique n'a pas été respectée. «La règlementation stipule clairement que pour les zones enclavées, la pharmacie la plus proche doit se situer à un kilomètre. Or ces normes ne sont pas respectées et on voit plusieurs pharmacies très rapprochées», relève la même interlocutrice. Pour donner un aperçu de cette anarchie, la représentante de l'ordre cite l'exemple de «la commune d'Oran qui compte 685.000 habitants mais qui dispose de 300 pharmacies. Deux fois plus que ce qui est prévu par la loi. Dans la commune de Bir El-Djir qui compte 76.000 habitants, il y a 58 pharmacies ouvertes alors qu'il ne devait y avoir qu'une vingtaine». Dans la région d'Alger, le même problème se pose. Dans un communiqué, le président de l'ordre des pharmaciens de la région, cité par l'APS, a parlé «d'un nombre d'installation très largement dépassé par l'apparition ?'anarchique' de nombreuses officines en violation flagrante» de la réglementation en vigueur. Le respect de la répartition géographique a un double objectif, celui d'inciter les pharmaciens à s'installer dans l'ensemble du territoire national et mettre ainsi le médicament à la disposition de tous les citoyens et celui de permettre à l'officine d'être viable économiquement, pour que l'exercice pharmaceutique reste un examen médical. A cet effet, il a expliqué qu'à l'inverse, lorsque les installations sont anarchiques et que la pharmacie est assimilée à un commerce, «de graves dérives sont à prévoir». Il a énuméré parmi ces «dérives», le trafic de psychotropes, la vente sans ordonnance, les accidents dus au mauvais usage du médicament et la vente de médicaments contrefaits.



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